FreshRSS

🔒
❌ À propos de FreshRSS
Il y a de nouveaux articles disponibles, cliquez pour rafraîchir la page.
Hier — 24 avril 2024Flux principal

DUNE - RÉSOUDRE LA DISSONANCE CINÉMATO-NARRATIVE

24 avril 2024 à 22:18
Par : Mikeulponk

Dans mes réflexions sur le récit, les dernières adaptations ciné de Dune, par Denis Villeneuve, m'ont apporté pas mal de matière.
Je vais essayer de livrer mes idées et d'expliquer pourquoi je trouve que cette nouvelle adaptation est une œuvre mature et ambitieuse qui pète la gueule à Star Wars.
Mais cela ne semble pas toucher une grande partie du public, s'il n'est pas carrément passé à côté.

SUR UN MALENTENDUNE

Dune est un roman de SF publié par Frank Hebert au milieu des années 60 (en pleine guerre froide).
Frank Herbert avait fait un peu de politique (c'était un réac tendance anti-gouvernemental) et en était ressorti très déçu avec la conclusion qu'il ne fallait pas faire confiance aux hommes providentiels. Il les voit comme des ambitieux qui embarquent les populations dans leurs croisades personnelles de pouvoir et qui sont vite dépassés par les catastrophes qu'ils provoquent.
Avec son premier roman, DUNE, il voulait critiquer les intrigues de pouvoir, le fanatisme et la guerre tout en partageant son intérêt pour l'écologie.
Manque de bol, il a surement surestimé son lectorat car le message n'est pas passé. Ce n'est peut-être pas si évident pour tout le monde que le despotisme, c'est mal. Aussi courageux soit le tyran, ce n'est pas une excuse.
Mais le malentendu est si général qu'on doit reconnaitre que l'auteur n'y est pas pour rien non plus. Il a créé un mythe qui a plus fortement mit en valeur le héros conquérant que le message de mise en garde, un peu trop subtil (et peut-être un peu trop ambigüe, étant donné qu'il est plutôt de droite, un camp à tendance conservatrice mal à l'aise avec la révolte).

La fin des années 60 n'arrange rien avec l'avènement du psychédélisme et du mouvement hippie, séduit béatement par l'aspect mystique.
C'est un échec idéologique aussi amère que son succès commercial (c'est l'un des romans de SF les plus lu au monde).
D'ailleurs, je n'ai, au départ, pas échappé à ce malentendu.

Parmi ses qualités, il y a bien sûr l'univers très séduisant de space-opéra (Spice Opera) désertique avec ses intrigues de cour typiques.
Son univers très empreint d'écologie (Herbert a travaillé sur le sujet de la désertification des côtes aux USA) et dépouillé de technologies informatiques.
Enfin ce côté rétro est compensé par un aspect psychologique (il est psychanalyste Jungien) et politique complexe.
Ce rapport à la technologie (retro) et à la psychanalyse (individualiste et new âge) est ambigüe car ils flirtent avec le lore réac.

Frank Herbert publiera après Dune part1 & 2, des suites pour clarifier son propos (notamment Le Messie de Dune et Les Enfants de Dune). C'est en effet bien plus explicite.
Mais ces suites sont moins suivies par le public qui semble vouloir rester sur le récit héroïque pourtant tant méprisé par l'auteur.
Quand ton œuvre est récupérée pour servir le message contraire à celui que tu voulait faire passer, c'est que tu t'es planté garçon.
Il faut que ce genre d'exemple servent aux auteur.ice.s à prendre conscience qu'un récit doit être clair. C'est à dire maitriser autant dans son fond que dans sa forme. C'est tout le sujet de ma réflexion depuis quelques années.

LA TRAVERSÉE DU DÉSERT

Au milieu des années 70, un auteur farfelu du nom de Jodorowsky veut adapter ce roman (Dieu lui aurait dit de le faire en rêve).
Il ambitionne de réaliser le plus gros film de SF de tous les temps. Mais la démesure du projet le fait logiquement échouer (Voir le docu de 2013 Jodorowsky's Dune).
Pour ce titanesque film, Jodo avait réuni une dream-team de créatifs qui ont pu réinvestir leur travail dans d'autres production plus réalisables tels que Alien et Star Wars. On lui doit au moins ça et ce n'est pas rien. La légende du Jodorowsky' Dune enflamme l'imagination sur ce qu'il aurait pu être. Jodo a pu réinvestir ses idées dans la bande dessinée, en France, avec Moebius (l'Incal) et Gimenez (la Caste des Méta-Barons). Deux sagas mémorables.
Après tout, c'est sans doute mieux comme ça.

En 1984, David Lynch réalise la première adaptation cinéma du roman.
Lynch est à priori bien placé pour mettre en image le trip halluciné que promet Dune, mais les studios ont encore fait la preuve de leur incompétence en sabotant l'œuvre voulu par Lynch (en lui volant le final cut par exemple), qui désavouera le film immédiatement.
En effet, le film est peu compréhensible, carrément expédié en deux heures, avec de nombreuses incohérences (en particulier l'âge du personnage principal) et des effets spéciaux (pitié, les boucliers, les incrustes...)déjà obsolètes pour l'époque (Alien était déjà sorti il y a cinq ans et Blade Runner deux ans plus tôt).
Le truc original du film, à savoir développer une arme à partir de la voix, fonctionnait surement très bien sur le papier, mais à l'écran, je trouve que ça se plante.

 

Il y a cependant quelques éléments mémorables tels que la musique de Toto, une exposition en introduction qui fonctionne, des scènes avec les Harkonens qui font froid dans le dos (ça fait parti de mes frissons d'enfance).

L'adaptation rêvée n'était pas celle-ci et le roman acquis la réputation d'être inadaptable.
À la fois à cause de son récit très littéraire (il n'y a presque pas d'action dans le roman, beaucoup de dialogues internes) et par son univers mystique qui inspire des idées réputées impossibles à traduire techniquement (comme la préscience).

Dans les années 90, une série de jeux vidéos va relever le niveau en maintenant vivante la mémoire de cet univers tout en se payant le luxe de poser les bases du RTS.
En 2000, une série télé tente sa chance et ce n'est pas si mal. Les choix graphiques sont discutables mais au moins le récit prend le temps nécessaire. C'est une adaptation fidèle mais sans courage qui a cependant le mérite d'exister.

Il faudra attendre 2021 pour avoir enfin une adaptation cinéma qui aura l'ambition artistique et les moyens adéquat pour oser s'attaquer de nouveau à ce gros morceau de SF.

D'UNE...

Denis Villeneuve est l'heureux élu qui aura l'honneur et la périlleuse mission d'adapter ce monstre sacré de la SF. Le canadien a commencé dans le documentaire. Sa filmographie propose déjà un style sobre et spectaculaire. Premier Contact est un chef d'œuvre et Blade Runner 2049 la clef qui lui ouvre les portes de Dune.
La confiance était permise.

Lorsque j'ai vu Dune première partie, j'ai été très agréablement satisfait, autant par la forme que par le fond. Je n'avais pas beaucoup d'attente (il valait mieux éviter vu les précédentes déceptions). Mais j'ai kiffé. Je n'avais pas vu un univers aussi séduisant et immersif depuis longtemps au ciné.

Denis Villeneuve a dû faire, avec ses scénaristes, des choix d'adaptation audacieux. Mais je crois les comprendre et j'en valide la plupart.

Le film est ouvert par Chani et non par la princesse Irulan, comme dans le livre et l'adaptation de Lynch.
Irulan était considérée comme la narratrice car elle est la biographe de Paul. Les chapitres s'ouvrent tous par des extraits des livres dont elle est l'autrice (en épigraphes).
C'est un parti prit très significatif d'avoir remit les Fremen au cœur du récit. L'œuvre est placée sous le point de vue des indigènes et non plus des puissances (contre intuitif pour un film américain, surement parce que Denis Villeneuve ne l'est pas - à l'instar de Paul Verhoeven). Cela permet d'attribuer un rôle plus proéminent à Chani. Et c'est l'un des choix les plus forts du films. J'y reviendrait quand on en sera à la partie 2 (où son rôle se déploie).

Irulan n'est pas présente dans la première partie, ni l'Empereur.
Un choix sans doute motivé par la volonté de simplifier un premier volet dédié à l'exposition de l'univers et des enjeux.
Pourquoi présenter des personnages qui, de toute façon, n'auront pas d'utilité immédiate dans cette première partie? Bon choix selon moi. En plus ça garde un peu de surprise sur le casting de la suite.
Autre personnage absent du premier volet, Feyd-Rautha. Pour la même raison, chaque chose en son temps.

Les scénaristes font aussi le choix de privilégier l'ordre des Bene Gesserit, et allègent l'histoire en mettant les Mentats et les autres ordres en fond. Pourquoi pas. Le récit se concentre et ce n'est pas gênant dramaturgiquement. Un peu dommage quand même pour une chose : Thuffir Hawat (Stephen McKinley Henderson). Il a su provoquer ma sympathie malgré son petit nombre d'apparitions.

La trahison du dosteur Yueh (Chang Chen) est basée sur la surprise et nous ne sommes pas convié à partager le dilemme moral du personnage bien plus construit dans le livre.
Le Baron Vladimir Harkonen (Stellan Skarsgard) est traité très différemment du livre. Dans le roman, c'est un personnage excentrique et très bavard qui manipule et calcul à longueur de temps. Les intrigues sont complexes et très poussées. Je reviens sur l'importance de ces deux personnage un peu plus loin.

Autre personnage qui a subit un changement notable, Lyet Kynes (Sharon Duncan-Brewster) qui est devenu un personnage féminin. Très bon choix à mon avis. Ça ne change rien à l'histoire (Kynes n'avait pas besoin de pénis dans l'œuvre d'origine). Un rôle féminin supplémentaire est offert à une œuvre qui en manquait un peu, surtout au début, avant l'arrivée de Chani.
La prestation de l'actrice est bonne, que veut-on de plus?

D'ailleurs, casting de fou, tous les acteurs et actrices sont à la hauteur. Le duc Leto Atréide (Oscar Isaac), Dame Jessica (Rebecca Ferguson), Gurney Halleck (Josh Brolin), Raban (David Bautista), La révérende mère Gaius Helen Mohiam (Charlotte Rampling), Jamis (Babs Olusanmokun)...

Dans le livre, les Sardaukars sont sous uniforme Harkonnen. Mais ils sont démasqués par ceux capable de distinguer leur technique de combat. Sans doute un élément trop difficile à rendre au cinéma (art visuel), donc ils se battent avec leurs propres uniformes. C'est un détail.
Les combats avec les boucliers, qui imposent un coup lent pour le traverser, sont surement très difficiles à mettre en scène. Je regrette tout de même qu'une solution meilleure n'est pas été trouvée. Idem pour "l'Art Étrange du Combat" qui est sensé être un art martial très particulier mais qui ne trouve pas de traduction visuelle spécifique non plus.
Aussi, si un laser touche un bouclier, il y a le risque de provoquer une explosion énorme et de tuer tout le monde aux alentours. Les lasers sont donc utilisés avec une extrême précaution imposant ainsi les combattants à s'affronter à l'arme blanche la plupart du temps. Le film ne s'embarrasse pas de ce détail car il ne veut pas se priver de scènes avec des laser (poursuite de l'Orni de Duncan Idaho (Jason Momoa) dans l'Attaque d'Arrakeen). Mais alors on se demande pourquoi ils ne se tirent pas dessus au laser plutôt que se livrer à des combats à l'épée plus archaïques. D'autant plus que les fusils laser seront plus présent dans la seconde partie.
Mais ce ne sont que des chipotages de forme.

Sur le fond, je reviens sur le choix d'avoir offert aux Fremen d'ouvrir le film, qui permet déjà d'atténuer l'aspect sauveur blanc de Paul. "Qui sera notre prochain oppresseur?".
Ce choix est déjà une preuve que Denis Villeneuve a compris le sens de l'œuvre et il la modernise comme il faut. C'est tout le but d'une adaptation.

On peut noter au passage les moments mémorables tels que cette embuscade Fremen qui introduit le film, qui présente le style très graphique, ces designs empruntant au monde animal, le sound-design qui tabasse avec ses prises de sons réelles...
La scène de l'arrivée des Bene Gesserit de nuit, sous la pluie, avec cette bande son très appropriée. La scène de présentation des Sardaukars sur Salusa Secundus, toujours avec une ambiance musicale terrible.
La présentation de Stilgar joué par Ravier Bardem, très inspiré et juste.
Le sauvetage de la moissonneuse, très réussie.
L'attaque de nuit à la fois épique et anti-spectaculaire, malgré cette scène contradictoire de Duncan en Ornitoptère fuyant un laser (elle est de trop à mon goût mais se justifie, de toute évidence, parce que c'est cool et stylé).

La volonté de simplifier le récit pour le rendre compréhensible et accessible sans trahir l'esprit de l'œuvre est une réussite selon moi. La réduction des explications sur certains éléments de l'univers n'est pas dérangeante et ne fera grincer des dents que les puristes. C'est un film destiné à un large public qui ne connait pas forcément l'œuvre d'origine. Il ne remplace pas le roman. Les deux ont leurs atouts et se complètent à merveille.

Mais je regrette tout de même deux choses. D'abord le traitement de Yueh.
Nous mettre dans la connivence de son calvaire aurait renforcé l'aspect cruel de l'univers, caractérisé plus finement le Baron et installé un peu d'ironie dramatique. La trahison est un peu téléportée et on frôle le cliché de l'asiatique fourbe. Regrettable.
Ensuite, le traitement du Baron et des Harkonnens en méchants brutaux et caricaturaux m'irrite. Le Baron est inquiétant esthétiquement mais il n'a pas l'ampleur du roman. Il ne passe pas pour un être aussi intelligent que dans le livre. Cela ôte une grande part de la subtilité et de la nuance du récit. Dommage. Même la référence évidente à la présentation du colonel Kurtz dans Apocalypse Now ne suffit pas à remplacer les scène qui auraient pu le caractériser plus finement. Par contre, c'est bien d'avoir viré l'aspect homophobe de sa caractérisation présent dans le livre (Herbert était homophobe et en conflit personnel avec son fils à ce propos).

En conclusion, à la première vision, j'ai été totalement plongé dans cet univers.
J'ai adoré les choix graphiques et sonores (musique et sound design). Denis Villeneuve avait raison de dire que regarder Dune sur un petit écran, c'était comme faire du hors-bord dans une baignoire.
J'ai su apprécier les choix d'adaptation au lieu de me braquer comme un fétichiste borné.
J'ai lu des critiques qui reprochaient au film une lenteur typique du style de Villeneuve. Il m'a semblé qu'il y avait des longueurs mais je n'ai pas vu les 2h30 passer. J'avais aussi regretté une faiblesse dans l'intégration de la musique, qui m'avait semblée plus jouissive à l'écoute préalable (la bande son était sortie avant le film).
Quant aux différences notables avec le roman, je n'avais pas pu m'empêcher de les remarquer et d'y réfléchir pendant mon visionnage, me sortant temporairement du film. Sans grande conséquence parce qu'il arrivait à me recapturer très rapidement.
Lorsque je l'ai vu une seconde fois, tout ce qui m'avait gêné avait disparu. À part le traitement du Baron. Pour une œuvre qui se veut un Star Wars pour adulte (et moi je dirais même un anti-Star Wars), c'est vraiment le défaut du film d'avoir des méchants aussi clichés.
Mes gênes à la première visions étaient grandement dû à ma connaissance du récit. J'en était débarrassé pour la seconde vision et j'ai donc pu profiter du film.

Beaucoup de critiques se sont portées sur le traitement de Paul (Timothé Chalamèche).
Trop dépressif et suscitant peu d'identification. Beaucoup de spectateur.ice.s disent être restées à l'écart, voir insensibles aux personnages.
Je crois que personnellement, je comprend l'état de Paul. Ce sentiment de mélancolie face à un rôle et un destin tout tracé dans un monde qui le dépasse me semblent justifié. C'est un sentiment à rapprocher de celui éprouvé par les nouvelles générations confrontés à l'inéluctable destruction annoncée du monde tel qu'on le connait. Paul est accablé par son destin comme on est démuni face au changement climatique, ou à un monde politique hermétique et de moins en moins démocratique (élitiste et autoritaire). C'est un monde où des vieux ont décidé pour toi de ce qui allait se passer, en dépit du bon sens. C'est un piège mortel (existentiel) qu'on voit se refermer sur nous, sans qu'il ne paraisse possible de le déjouer. Une tragédie pure.
Denis Villeneuve est en effet réputé pour son style et ses œuvres profonde, mais pas pour sa capacité à l'empathie sur les personnage ou les grandes émotions, ni pour maitriser l'action grand public.
Je dirais plutôt, en ayant l'impression de partager sa sensibilité, qu'il s'agit d'un registre d'émotions plus subtiles, suggérées, mélancoliques, qui cohabitent avec une personnalité à tendance intellectuelle. Ce n'est pas qu'il ne ressent pas, mais il ressent différemment. Je crois.

Je passe sur les critiques peu constructives à propos d'une SF qui ne saurait plus rêver, de peine à jouir... Je pense que celles et ceux qui disent ce genre de bêtises devraient commencer par s'adresser ces remarques. D'essayer de critiquer une œuvre en se demandant pourquoi l'artiste à fait ces choix, qu'a-t-il ou elle voulu dire et si c'est réussi, plutôt que de se contenter de bouder parce que l'artiste n'a pas fait ce que on aurait voulu. Autrement dit, ce n'est pas parce que ça ne vous plait pas que c'est mauvais. C'est peut-être vous qui n'avez pas compris, ou qui avez des goûts de chiotte.
L'œuvre n'est pas parfaite, il est légitime d'avoir des critiques (c'est le cas ici). Mais étant donné l'intention de l'œuvre d'origine, et la vision du réalisateur, je crois bien que le film est une adaptation réussie.

Cela dit, la fin de cette première partie, un peu expédiée, ne pouvait que nous laisser sur notre faim. Nous avons vu une introduction prometteuse. Il faudra attendre deux ans pour savoir si Denis allait tenir ses promesses.

... ET DE DEUX

Je l'attendais mais je me suis vraiment méfié de mes attentes. J'ai évité de regarder la bande annonce.
Tout ce que je souhaitais, c'est qu'on ne s'arrêta pas au mythe de Paul et qu'on conserve la critique initiale des figures héroïques. Le film ne m'a pas déçu.

Il y a aussi de grandes différences dans cette deuxième partie.
Cette fois-ci, Irulan introduit le film et l'Empire fait son apparition. Des seconds rôles sobres mais bien utilisés. Le casting est top (Christopher Walken et Florence Pugh).
Feyd-Rautha (Austin Butler) également. Qui ne rattrape malheureusement pas les lacunes de la caractérisation des Hakonnens. D'autant plus que le parallèle avec le nazisme est surligné (défilé militaire et slogans "blood and honor"...). Je ne suis pas d'accord pour simplifier la nazisme dans des caricatures de brutes sanguinaires bêtes et méchantes. Ça nous empêche de comprendre ce qu'était réellement le nazisme et nous condamne à ne pas le voir lorsqu'il se réincarne sous notre nez (aujourd'hui plutôt costard cravate que bottes et batterie de cuisine).

À l'issue du premier visionnage, j'ai eu l'impression que l'apprentissage Fremen de Paul était un peu expéditif et la relation avec Chani précipitée. Mais au deuxième visionnage, ça ne pas m'a pas gêné.
Décidément, Dune (partie 1 comme 2) mérite un second visionnage pour être pleinement apprécié.

Les designs nous régalent de nouveau et le son est un atout majeur à ne pas sous-estimer.
Faut le voir au ciné vraiment!
Rien que pour la salle qui tremble à cause du son qui vous fait ressentir les vibrations du sable pendant les scène de chevauchage de vers.
Scène qui par ailleurs aurait pu être très kitsch lors de la bataille finale mais qui fonctionne à fond (des guérilleros shooté à l'épice foncent sur des vers géant en pleine tempête de sable après avoir fait explosé une montagne avec une bombe nucléaire pour péter la gueule à une armée de viking intergalactique).
La scène d'intros avec les soldats Harkonnens qui lévitent est glaçante. Par comparaison, les stormtroopers dans Star Wars ne m'ont jamais fait peur.

La scène de l'attaque de la moissonneuse, très jeu vidéo, prouve que, s'il le veut, Denis Villeneuve peut nous livrer une scène d'action avec une dramaturgie interne digne d'un Indiana Jones. On doit alors comprendre que s'il ne le fait pas, c'est qu'il y a une bonne raison.
Les costumes (en particulier des révérendes mères) sont somptueux.
Bref côté univers et production-design, Denis Villeneuve nous régale une fois de plus.
Il y a cependant un problème de cohérence au moment où Feyd reprend le commandement à Raban. Il suffit à Feyd d'arriver et d'attaquer une montagne (le Siecth Tabr) pour se rendre maître du nord. Je comprend mal ce qui a empêché Raban de le faire, ou ce que Feyd aurait fait de spécial pour obtenir de meilleurs résultats. Ce n'est pas clair et ça donne une impression de débilité, du genre, "il suffisait de faire ça? Pourquoi ne l'a-t-il pas fait avant?", bref.

Quittons la forme pour s'occuper du fond.
Il y a quelques différences d'une grande importance qui, pour moi, donnent une grande valeur à cette version de Villeneuve. Les Personnages de Chani et de Stilgar qui livrent un propos critique et moderne sur la religion en adéquation avec les intentions d'Hebert sans être aussi ambiguë que l'auteur d'origine. En fait, plus sympathique (et empathique) avec les révolutionnaires.

Dans le livre, Chani est une femme dévouée à son mari. Son rôle est un rôle de légitimation morale au sein de la tribu. Elle donne naissance à la descendance. Elle l'accompagne en bonne épouse et reste dans son ombre.
Un rôle proche de celui de Neytiri dans Avatar 2 (film dégoutant de patriarcat).
Chani (Zendaya) est le personnage qui sauve le propos du récit. Le livre n'avait pas été clair car il contredisait son intention en attribuant à Paul un parcours héroïque sans alternative pour juger de sa dérive. Chani incarne ce regard critique et permet aux spectateur.ice.s de s'identifier à un parcours plus représentatif du propos que le récit a pour ambition de servir.
Un personnage qui garde sa force et son intégrité. Chani est le potentiel personnage principal de cette nouvelle adaptation. On glisse au fur et à mesure vers son point de vue tandis que Paul s'éloigne de nous.
Très grande réussite à mon avis.

Il est possible que l'échec de Herbert soit dû à ses opinions réactionnaires car tout aussi anti-gouvernemental était-il, il était aussi très hostile aux révolutionnaires. En gros il critiquait le système mais n'avait rien à proposer. Ce qui donnait à son livre un ton pessimiste et misanthrope tandis que Chani a le potentiel d'incarner l'énergie révolutionnaire de la jeunesse face aux despotismes.

Quant à Stilgar. Charismatique dans le premier volet, sa ferveur béate le rend pathétique dans le second. Un traitement comique inattendu qui a fonctionné sur moi.
Il est attachant par son côté presque enfantin. On rit d'abord avec la jeunesse septique. On s'inquiète ensuite quand Jessica attise le mythe et que les visions de Paul présagent du pire. Enfin, on fini terrorisé par cette religion qui est passée du folklore à un fanatisme génocidaire cosmique en clôture du film. Tout le propos est porté intelligemment par le trio Paul, Chani, Stilgar. Et l'interprétation des acteur.ice.s fait grave le job.

Je regrette une absence dans le film : Alia.
Elle a du être mise de côté pour les mêmes raisons qu'Irulan et Feyd-Rautha l'ont été de la première partie. La concentration de l'intrigue.
Or, cette fois-ci, je me demande comment ils vont pouvoir rattraper ce dont cette absence nous prive. Alia était sensée souffrir de la mort de son petit frère (absent aussi) et tuer le Baron Harkonnen (alors qu'elle n'est qu'une petite enfant). Ce qui lui provoquera dans la suite des tourments centraux dans l'intrigue. Nous sommes privés d'une scène très puissante et on verra comment ils comptent rattraper ça. Pour l'instant, ils ne m'ont pas déçu.

Bref, j'ai kiffé et je suis soulagé que l'œuvre ait respecté le propos qui justifie son existence.
Le scénario est épuré mais il est d'autant plus compréhensible et puissant. Les acteur.ice.s remplissent leur mission à merveille. Le monde créé par Villeneuve rend hommage à l'univers créé par Frank Herbert et égale Mad Max Fury Road ou le Seigneur des Anneaux dans les sagas monde spectaculaires. Dune a enfin une adaptation qui permet d'apprécier ce que cet univers a à proposer de spécifique. J'ai hâte de découvrir la suite qui achèvera surement de clarifier l'enjeu (peut-être un peu plus d'écologie) et aura sans doute un impacte sur notre culture à cette époque de retour des despotes et des fanatismes religieux ou politiques apocalyptiques.

STAR WARS C'EST POUR LES BÉBÉS

Voilà maintenant ce que je retire de ces deux films dans ma réflexion sur le récit.
J'ai découvert Dune aux alentours de ma dizaine avec le film de Lynch. J'ai donc connu ce récit comme une aventure héroïque exotique.
J'ai approfondit mon attachement à cet univers en dosant le jeu Dune 2000 (RTS sorti en 1998). Campagne de gestion et conquête classique.
Vers seize ans, j'ai voulu me réconcilier avec la lecture. J'en avait été dégouté par l'école et j'avais bien le sentiment qu'en me privant de ce médium je passais à côté de quelque chose. Pour reprendre avec une œuvre qui saurait capter mon attention, je choisi Dune.
Il faut avouer que ça n'a pas été facile. Ce n'est pas un livre simple. J'avais eu du mal à me concentrer. Mais j'ai fini par y arriver. J'ai d'ailleurs pu aller plus loin que le récit proposé par le film de Lynch car j'ai lu les deux suites directes bien plus explicites.
J'étais devenu un petit punk et donc prêt à accueillir cette vision critique du pouvoir.
Mon attachement n'en fut que plus renouvelé.

Vers la trentaine, je l'ai relu et j'ai même commencé à travailler dessus pour en faire une adaptation en BD car j'estimais, comme la majorité des amateur.ice.s du roman, qu'il n'avait pas encore été adapté à la hauteur de son potentiel (J'ai fait quelques essais en dessin mais je n'avais clairement pas le niveau pour développer un tel univers).
Puis vint l'annonce d'une adaptation par Denis Villeneuve.
Ce qui relança mon intérêt, m'y replongeant muni du MOOK sorti en 2020.
Je suis très satisfait des deux films sortis en 2021 et 2024. J'attend avec impatience la suite qui devrait sortir quatre longues années plus tard.

Peu avant (en 2019), une fameuse saga venait de terminer un nouveau cycle. La troisième trilogie Star Wars. Cette nouvelle trilogie m'a tant déçu que ça m'a surement permis d'apprécier d'autant plus Dune.
Le premier volet, l'épisode VII, le réveil de la force, était un remake de l'épisode IV, un nouvel espoir (ma trilogie de référence). On sentait bien qu'il fallait resservir un doudou aux fans et cela m'a passablement ennuyé. Mais elle apportait un potentiel narratif avec le personnage de Kylo Ren.
Dark Vador était un gentil qui voulait être méchant alors que Kylo Ren est un méchant trop gentil (c'est simplifié, mais pas tant). Bref, un premier volet bien foutu visuellement, mais assez vide et sans audace. Il avait cependant l'avantage de ne pas avoir trop monté les fan contre lui, il pouvait donc se permettre de tenter des trucs dans la seconde partie.
Et en effet l'épisode VIII, les derniers Jedi, tente des trucs. Il remet totalement en question la figure héroïque de Skywalker. C'est un parti prit très moderne (même post moderne et méta), et sans doute inspiré par Dune. J'ai beaucoup aimé cet aspect de désacralisation du héros. Mais ce n'est pas le cas des fétichistes benêts qui ont incendié le film. Disney, qui produit le film, n'a pas la moindre conviction. Ils veulent juste faire du fric. Ils ont donc cédé aux fans et fait en sorte qu'on resserve de la soupe aux bébés starwarsophiles. Tout ça pour que le troisième volet déçoive tout le monde car il est un énième produit commercial à grand spectacle sans portée, indigne du devoir que la SF doit remplir et tant que genre narratif.

Denis Villeneuve a eu le courage et la liberté de faire ce que Star Wars a loupé. Livrer un récit moderne et profond. Qui parle de politique sans prendre son publique pour des neuneus.

NOBLE CAUSE OU CAUSE DE NOBLE ?

J'ai personnellement entreprit il y a quelques années une forte remise en question de mes propres schémas narratifs. (voir cet article où j'entamais ma réfléxion ça commence au tier de l'article à partir de "La relation entre éthique et esthétique dans la création artistique est un dilemme qui me taraude depuis longtemps").

En relisant un vieux scénar de SF, je me suis rendu compte qu'il était ultra ringard. Plein à craquer de toutes mes refs de SF sans digestion. C'était un mélange de Mad Max et de Dune avec du zombi à la Romero. Or les temps et mes opinions politiques ayant changés. Les récits colportés par ces films (une espèce d'angoisse bourgeoise et xénophobe qui valorise le héros viril individualiste) ne m'intéressent plus du tout, au contraire, je les combat.
La période du COVID a achevé de me faire réaliser les dégâts causés par ce genre de récits qui influencent nos comportements. Les récits sont des pré-scénarisations à prendre au sérieux.
Les questions étaient donc multiples. Comment faire un récit stimulant et divertissant sans passer par le schéma habituel du héros triomphant ? Sans décrire un parcours individuel ? Sans transmettre une vision du monde anxiogène de dégénérescence regretté d'un empire idéalisé ?

Mon éthique et mon idéal m'impose de trouver un récit de SF collectif et constructif pour nous donner de la puissance et nous permettre d'imaginer un futur progressiste.
Mon récit historique doit critiquer la guerre sans l'esthétiser, contrairement à Starship Trooper ou Apocalypse Now, pour ne citer qu'eux. C'est une véritable dissonance entre l'intention, à priori critique de la guerre, et le procédé qui en utilise tous les outils valorisants.
Une sorte de dissonance cinémato-narrative. Je reprend le concept de dissonance ludo-narrative dans le jeu vidéo (Conflit entre le récit d'un jeu vidéo raconté à travers l'histoire et le récit raconté à travers le gameplay - éternelle problématique de la cohérence entre le fond et la forme) et l'art impossible de Geoffroy de Lagasnerie.
Matrix, Resurrections, quatrième volet, livrait une réflexion méta sur ce sujet avec beaucoup d'intelligence et d'impertinence.
Ce problème de cohérence forme/propos me paraissait potentiellement insoluble.

Dune me semble avoir réussi sur certains points.
Il investit le spectaculaire non pas dans l'héroïsme mais dans l'univers et la mise en scène.

Par exemple, dans le premier volet, lors de l'attaque du spatioport par les Harkonnens, au moment où les deux armées vont se rentrer dedans, un vaisseau se crash au premier plan et masque le bataille par une boule de feu.
Le contraire de ce qu'aurait fait un blockbuster de super-héro où on est sensé prendre son pied en assistant au choc (bagarre!). Habituellement, on a le coup et l'impact. C'est ce qu'on voit dans le Seigneur des Anneaux avec les deux armées qui rentrent en contact. Que serait Apocalypse Now si on ne voyait pas les impacts des roquettes tirées par les gunships lors de l'attaque du village. Ou les scène de fusillades si on ne constate pas que le personnage à atteint sa cible et triomphé son ennemi.
Justement, on a le mouvement épique, mais pas la satisfaction de l'aboutissement de la violence. Comme un coït interrompu juste avant l'orgasme.
Il nous empêche de jouir de ce qu'il veut dénoncer, c'est tout l'enjeu et c'est réussi.
Mais ce n'est pas le cas tout le temps. Sans doute parce que le cinéma est une impasse et qu'il faut donner aux studios un minimum pour qu'il fiche la paix au réal.
La bataille de fin est réduite au minimum. Le Seigneur des Anneaux fait durer la bataille finale sur un tiers du film. Là ou un film basique de super héros ne fait que du remplissage entre les scènes d'action, Villeneuve se désintéresse de la baston. On a compris, pas besoin d'en montrer plus.
C'est anti-spectaculaire et le contraire de ce à quoi à été habitué les spectateur.ice.s. C'est osé mais cohérent.
Beaucoup ont été frustrés et n'ont pas compris le sens de ce choix. Un grand nombre de critiques préfèrent remettre en cause les compétences du réalisateur que d'interroger leur frustration de ne pas avoir pu se repaitre d'un massacre. D'autant plus dans une œuvre qui te dit explicitement que ce n'est pas bien de faire la guerre parce que ça permet à un tyran de prendre le pouvoir.

On termine le film avec un empereur humilié, mais avec un héros qui a trahis ses amis pour déclencher une guerre atroce en son nom. On comprend normalement que l'univers n'a pas gagné au change, ou que le remède va finalement être pire que le mal qu'il était supposer soigner.Chani ouvre et ferme ce dytique pendant que les autres s'en vont massacrer hors champ. On la suit dans le désert car c'est elle qui est restée intègre et juste. C'est elle l'héroïne moderne.
Elle se bat pour une cause, des idées nobles, contrairement à Paul qui se bat pour sa seule cause, celle d'un noble.
Moi, je suis Team Chani.

Je vais devoir m'inspirer de ça pour mes propres œuvre et j'aurais une chance de fournir un récit fun, puissant mais cohérent, plutôt que dissonant et contraire esthétiquement à mon éthique artistique.

À partir d’avant-hierFlux principal

Ayé, c'est parti pour de bon

22 novembre 2023 à 13:10
Par : Mikeulponk
Salut à toustes. J'ai sorti le T02 de Blood Punks fin 2020. J'ai galéré depuis sa sortie. Nous sommes fin 2023 et pas de tome 3. Entre le Covid, les problèmes de colloc toxique, les élections de 2022, la prise de tête pour trouver le bon dosage dans le...

Conflit Israélo-palestinien. La colonisation déshumanise le colon comme le colonisé.

3 novembre 2023 à 21:06
Par : Mikeulponk

STUPEUR

7 octobre 2023 - Lorsque j'ai reçus l'info, ma première réaction a été la stupeur.
"La stupeur est un état dans lequel la conscience se trouve modifiée en une incapacité à ressentir, penser, juger, ainsi que d'agir ou réagir de façon appropriée à la situation."

Il faut du temps pour assimiler l'évènement et je ne pouvais rien dire de mieux que "C'est chaud", "ça à l'air sale", "il vient de se passer un truc gros et vénère".

Puis très vite, parce que je connais la situation et les forces impliquées, "Il va y avoir des conséquences terribles, ça va faire mal".
Comme si l'évidence d'un massacre imminent empêchait de prendre le temps nécessaire pour regretter les évènements présents.
Mon empathie est bloquée car je me sens submergé par une énorme quantité de pensées simultanées.
D'abord, la perspective des massacres de civils qui vont suivre, ce n'est pas terminé.
Puis j'anticipe les débats dégueulasses qui vont avoir lieux.
Je m'apprête à me défendre et toute l'histoire refait surface.

Bien sûr qu'on se remémore le contexte car on sait que la situation est complexe, loin d'être nouvelle, que rien n'arrive par hasard, que nous cherchons à nous situer pour comprendre et anticiper.
Nier le besoin de contextualiser est malsain. Tout le monde contextualise. Il y en a tout de même qui ignorent tout du contexte et par fainéantise font sans. D'autres, pire encore, le connaissent et choisissent malgré tout de s'en passer car leur avis n'en a pas besoin. Il ne repose pas sur les faits mais sur les affects. Surement car les faits leurs donneraient tord.

Pour ma part, dans un premier temps, je préfère éviter une expression maladroite qui, en plus de prendre le risque de manquer de justesse et entamer l'intégrité que j'essaye de conserver, peut créer des conflits inutiles.
Dans ces cas là, il vaut mieux s'abstenir le temps d'y voir plus clair dans sa propre pensée et ses propres ressentis (par l'étude bien sûr, pas en attendant qu'on nous dise quoi penser). Ce qui est contradictoire avec la logique médiatique, qui fait beaucoup de dégâts. C'est une tendance réactionnaire typique.

On ne peut que constater qu'un acte d'une très grande violence vient de se produire.
Que des victimes civiles ont subit des atrocités.
Que les conséquences vont être terribles.
On ne peut que déplorer que ce conflit dure depuis si longtemps et continue de provoquer des massacres.

Quel luxe avons-nous de pouvoir l'oublier ou de vivre s'en même s'en soucier!

Ça n'a pas commencé le 7 octobre.

Nous parlons d'un conflit qui date de plus de 100 ans et qui n'a fait que s'envenimer.
À tel point que les deux opposants les plus hostiles à la paix sont au pouvoir à Gaza comme en Israël.
L'issue qu'on nous propose c'est, soit une guerre éternelle de plus en plus atroce, soit l'extermination des Palestiniens, soit une solution à deux états (de moins en moins crédible selon beaucoup d'experts) ou un état binational.
Autant dire que la seule solution qui m'intéresse est évidemment la solution qui prend en compte les deux parties. La reconnaissance des deux peuples et la démilitarisation.
Ça ne résoudra pas tout instantanément mais c'est un pré-requis incontournable.
Justice va devoir être faites si on veut la paix là bas, au lieux de creuser encore plus le fossé d'injustice qui crée cette situation.

Clairement, les premières réaction (agressives et va-t-en guerre) ne vont pas dans le bon sens et c'est relou, parce que c'est toujours comme ça, de pire en pire.

J'entend beaucoup de réactions de la part d'individus qui ne savent presque RIEN de ce conflit, loin d'être facile à résumer.
La moindre des choses est de savoir comment on en est arrivé là avant d'exprimer autre chose que sa peine face à la violence.
Sinon, le risque est d'encourager la guerre par ignorance, manque de lucidité, bêtise ou fainéantise.

Petit résumé grossier du conflit :
années 1900 - L'antisémitisme grimpe en Europe et les juifs sont persécutés (pogroms, affaire Dreyfus). Le sionisme a pour objectif de doter le peuple juif (dispersés en minorités vulnérables dans une diaspora mondiale) d'une terre où fonder un état pour lui servir de refuge (c'est légitime).
Les britanniques, en bons impérialistes coloniaux, vont jouer avec les communautés juives et arabes en promettant la Palestine aux deux partis avant de se l'accaparer pour eux.
Tout cela sans jamais prendre en compte l'avis des habitants arabes de Palestine (80% de la population).

Le génocide perpétré par les nazis avec la complicité de toute l'Europe (les français en champions à cause du gouvernement pétainiste de Vichy) se sent coupable et doit réparer sa merde (ou la planquer à l'autre bout de la méditerranée).
La création d'Israël est décidée par l'ONU. Les arabes ne sont pas d'accord. On le fait quand même. C'est donc la guerre.
É-vi-dem-ment!
Les arabes n'acceptent pas de se faire exproprier et dicter leur destin par des colons. Les juifs, qui viennent de subir un génocide, sont pressés de trouver un refuge et s'imposent par la force (ils l'ont). La communauté internationale s'en mêle pour foutre la merde et s'en lave les mains une fois que le mal est fait pour ensuite condamner sans agir.
L'insécurité des juifs est réelle et les droits des Palestiniens bafoués.

On laisse faire.

Probablement qu'à l'époque, pour l'occident, des juifs et des arabes qui s'entretuent à plusieurs milliers de kilomètres ne devait pas les préoccuper beaucoup (l'après guerre demande aux pays européens de se reconstruire, de gérer une grande quantité de réfugiés, de raser les têtes des collabos, rétablir l'ordre dans les colonies, de tracer les frontières entre blocs, d'embrayer sur une nouvelle bagarre internationale qu'on appellera "guerre froide"...).

La situation ne fera que s'envenimer.
Première guerre dès le lendemain de la déclaration unilatérale d'indépendance d'Israël (1948) entre le nouvel état et tous ses voisins (ligue Arabe). La Palestine est engloutis (par tous les belligérants) et ne voit jamais le jour.
Les arabes sont chassés massivement du territoire Israélien (la Nakba). Ils clament encore aujourd'hui leur droit au retour.

À partir de 1967, lorsque le gouvernement d'Israël occupe la totalité du territoire et accepte la colonisation tout en refusant la création d'un état Palestinien, c'est une nouvelle entaille aux relents religieux qui repousse la création d'un état pour les Palestiniens.

Essor des mouvements armés pro-palestiniens (Fatah - OLP, guerre du Kippour1973) et du terrorisme international (Munich 1972).
1982, guerre du Liban, radicalisation de ces mouvements (Hezbollah, Hamas).

Une lueur d'espoir pour la paix voit le jour en 1993 avec les accords d'Oslo.
Mais des deux côtés, les extrémistes font échouer les accords et prennent le pouvoir (En Israël et à Gaza).
Depuis, Israël prospère et n'a plus intérêt à négocier. C'est la plus grande puissance du secteur. (en particulier grâce à l'aide colossale des USA qui sont bien contents d'avoir une enclave pro-occidentale au Moyen-Orient). Le gouvernement d'Israël qui tend vers l'extrême droite religieuse peut poursuivre son projet colonial, toujours illégal, mais surtout et avant tout inhumain.

En 2005, la bande de Gaza est évacuée, la transformant en champ de tir.
La Palestine est toujours privée d'état indépendant. Gaza vit dans les décombres. Les palestiniens sont soumis à l'autorité militaire et coloniale Israélienne qui n'a aucune intention de freiner sa domination. Les injustices se multiplient dans l'indifférence générale, les rancunes s'alourdissent, le désespoir se creuse, la rage se développe.
L'issue est de moins en moins optimiste. Et patatras!

LAS, AGACÉ, MAIS PAS SURPRIS.

Ce qui est arrivé est à la fois surprenant et pas si surprenant que ça.
Surprenant car l'attaque est objectivement d'une ampleur inédite et d'une brutalité extrême (c'est ça de la violence extrême, et non pas quelques bris de vitrines ou des jets de canettes).
Mais pas si surprenant car, lorsqu'on suit la situation depuis des années, c'est ce que tout le monde voyait venir (d'où l'intérêt du contexte et de ce petit résumé).

Le désespoir et la rage gagnent du terrain proportionnellement aux injustices subies par le peuple palestinien (et par les habitants de Gaza en particulier) abandonnés au sort que leur inflige les autorités Israéliennes depuis des décennies.
On sait que tant que le gouvernement d'Israël maintiendra cette saloperie de politique coloniale, la sécurité d'Israël sera menacée. Car l'opprimé cherche toujours à se libérer.

La population Israélienne vivait protégée par l'armée qui se chargeait efficacement du sale boulot. Étaient-ils naïfs au point de croire que le Hamas ne trouverait jamais une faille? Qu'ils pourraient continuer à martyriser la bande de Gaza sans que les plus déterminés des gazaouis finissent par retourner la table. C'est ce que les gens poussés au désespoir font.
C'est chose faite.

Ça ne surprend vraiment que les ignorants ou les adeptes du déni.

L'histoire nous a déjà donné beaucoup de clefs sur l'expérience coloniale.
C'est aussi débile de nier cette histoire que de refuser de contextualiser.
L'ignorance n'a jamais été bonne conseillère.
Faut-il rappeler qu'ignorer l'histoire c'est se condamner à la répéter?
Vous connaissez l'histoire des massacres de Sétif, Guelma et Kherrata de 1945?
Le déni à mené à 8 ans de guerre fratricide dont on ne s'est pas encore remis. J'y reviens plus loin.

Le Hamas se déchaine en se rendant coupable de crimes de guerre.
L'aveuglement (ou le cynisme) du gouvernement Israélien porte sa part de responsabilité.
La cruauté des guerres coloniales n'a rien de nouveau. En tant que français, on devrait le savoir mieux que personne plutôt que de jouer les outrés du dimanche. Je ne dis pas ça pour minimiser, bien sûr.
C'est de la lassitude et de l'agacement (il serait temps de réaliser qu'il y a des innocents qui se font tuer là bas depuis 75 ans que ça dure et qu'on le répète), ce qui prouve que je ne suis pas insensible.

Au contraire, j'y suis sensible depuis assez longtemps (je n'ai pas été réveillé en sursaut le matin du 7 octobre) et ça use.

J'aimerais aussi qu'on démasque les hypocrites professionnels qui nous jouent la comédie pour nous prendre pour des pigeons.

JE HAIS LES HYPOCRITES, LES SIMULATEURS ET LES IMPOSTEURS

Après un tel crime au potentiel terrifiant de dégénération, on espère, bien naïvement, que les abrutis qui prétendent nous gouverner ne déconneront pas en pourrissant les débats en notre nom.

Bah si. Quand il s'agit de nous décevoir, ils dépasse toujours nos pire craintes.
Comme à leur habitude, les responsables politiques confirment leur irresponsabilité.
Tout de suite, il y a une vague de forçage obscène.
Nous n'avons pas le temps d'accueillir l'évènement à notre façon.
Pour ces tordus, si on ne condamne pas absolument le Hamas, on est disqualifié et accusé de faire l'apologie du terrorisme. Si l'on ne se soumet pas à l'injonction à soutenir le gouvernement d'Israël, on est antisémite.
L'ambiance est nauséabonde depuis un moment et ça s'aggrave à chaque scandale médiatique.

Je ne remercie pas mes camarades d'avoir produit des communiqués hâtifs et maladroits qui ont offert sur un plateau le bâton pour se faire battre. On les connait les fafs et les faux alliés baltringues, alors soyons plus malin que ça.

La colère prend alors la place de la compassion.
J'en veut à tous ces irresponsables et ces hypocrites de nous polluer comme ça.

- À droite, les injonctions autoritaires veulent instrumentaliser l'émotion pour orienter politiquement nos réactions. Nous faire adhérer à l'inacceptable car ils voudraient qu'on adhère à leurs propres abus (stratégie du choc).
On sait qu'ils sont insensibles à la vie des autres et qu'ils veulent simplement nous mobiliser artificiellement à leurs projets liberticides écœurants (l'abjecte Darmanin, bandeur des lois scélérates, qui veut détruire le droit de manifester ou censurer la parole d'opposition).

Ce sont des imposteurs. Des pervers opportunistes.
Je ne les crois pas sincères une seconde. Leur indignation est exemplairement sélective et révèle leur caractère autoritaire et raciste.
On dirait que ça les excite la guerre quand il s'agit de tuer des arabes.

Mais ce n'est pas eux qui iront faire le sale boulot bien sûr.

Avec l'extrême droite (avec lesquels ils applaudissent en cœur à  l'assemblée) ils cherchent à s'en prendre aux musulmans en priorité, en faisant mine de mettre leur antisémitisme historique de côté le temps d'une alliance identitaire objective.
Ce sont des cyniques. Ils haïssent plus les arabes que les juifs pour l'instant. Et toutes les occasions sont bonnes pour s'en prendre à la gauche. Même à l'occasion d'un massacre (rappelons l'affaire du "fond Marianne").

- À gauche, on leur reproche (à juste titre) une réaction trop hâtive et beaucoup de maladresse (dont les motivations sont à analyser avec soin). Mais on voit bien qu'il s'agit du prétexte idéal pour disqualifier ce camp politique tout en masquant les vraies motivations de ces condamnations (rancunes et règlements de comptes bassement politiques).

La gauche radicale est moins antisémite que les autres. Il y en a. Mais ce camp politique a l'antiracisme dans son ADN, ce qui réduit considérablement la casse, et nous rend aussi plus exigeant envers elle.
Leur attitude est indélicate et brute. Leur réaction est à expliquer par l'histoire et l'exigence toute matérialiste qui manque en l'occurrence de sensibilité et d'empathie.
Il y a des vieux militants de la cause pro-pal' qui pataugent dans cette misère depuis bien plus longtemps qu'au matin du 7 octobre. Alors ils ont des réflexes malvenus qui ne leurs ont pas laissé le temps de comprendre que ce qui venait de se passer était différent.

C'est une erreur politique qui porte préjudice à l'image de notre camp et les plus perfides de nos adversaires ne vont pas manquer d'en profiter.
Même si les communiqués sont critiquables, cela ne justifie en aucun cas le déchainement disproportionné auquel s'abandonnent leurs détracteurs. La mauvaise foi est en roue libre.
L'attitude têtue des responsables du communiqué, même si elle a ses raisons (pour ne pas baisser l'échine face à l'assaut des droitards), ne fait qu'encourager l'antipathie.
Ils perdent beaucoup de point alors qu'ils connaissent le sujet mieux que les autres et que leur position politique est bien plus juste. Soyez plus malin!

J'en veut d'autant plus à celles et ceux qui se prétendent de gauche et qui font semblant de ne pas comprendre la position de la gauche radicale.
Ils hurlent avec les loups de l'extrême droite et épousent les éléments de langage de l'ennemi. C'est minable et loin d'être la première fois.
Quant à celles et ceux qui ne comprennent vraiment pas la position de la gauche radicale, leur ignorance devrait leur imposer le silence plutôt que de tirer sur leur propre camp.
Ce sont des imposteurs. Cette gauche bourgeoise, paumée dans ses compromissions, n'a rien à dire, tout à se reprocher (gouvernement Hollande, on ne t'a pas oublié) et n'a pas trouvé mieux pour se faire oublier que de s'en prendre à leurs alliés. Quand on a rien à défendre, on enfonce la concurrence.

Après leur déroute lamentable aux présidentielles, les cocos (vieux réacs) et les bobos du PS et des verts avaient sucé Mélenchon (après lui avoir d'avantage craché dessus que sur l'extrême-droite) pour obtenir quelques sièges. Maintenant qu'ils sont bien assis dans leurs fauteuils et qu'ils palpent leur pognon public, ils cherchent à torpiller l'alliance qui n'était pour eux qu'une opportunité pour sauver les miettes de leurs partis foireux. Ils prouvent qu'ils n'avaient aucune intention de coopérer sincèrement. Comme la honte ne les étouffe pas, ils choisissent un tel moment. Une tragédie doublée d'un assaut de l'extrême-droite.
Ils auraient pu condamner l'évènement sans pour autant se joindre à la meute.
Saboter notre camp politique est débile et c'est offrir à la droite un fameux goûté.

PANIQUE DE COLON

Le contexte pu du fion, on ne peut pas appréhender le choc comme on le voudrait, nos représentants autoproclamés sont en dessous de tout. La gauche a manqué d'intelligence et de probité et la droite se surpasse dans la bêtise et l'immondice.

Dans ce bordel de médiocrité, comment s'en tirer?
Comment trouver sa place pour ne pas se faire démolir ou manipuler?
Moi qui me trouve dans une position d'entre deux (mais pas neutre), je me retrouve piégé dans un chantage odieux qui me dégoûte et m'horripile.
Quels incompétents choisir?
Hurler avec les hypocrites pour se donner bonne conscience (à court terme) ou être solidaire des mouvements plus intègres mais aux manières embarrassantes?
Quel criminel choisir?
Soutenir un gouvernement colonial et ultranationaliste ou un mouvement islamiste et tyrannique?
Quel massacre d'innocents tolérer?
Je préfère un bébé décapité à la machette ou vingt écrasés sous les bombes?

C'est lassant et agaçant. Vraiment!

L'ensemble des personnes conscientes de la situation, tente depuis des décennies, de faire prendre conscience à notre société des injustices qui sont comisent là bas, des vies humaines négligées, de la catastrophe historique et humaine qui s'y déroule, en ne rencontrant que de l'indifférence.
Puis il arrive ce massacre.
Et là, on leur demande de faire preuve de compassion. C'est du foutage de gueule.
En gros, quand on parle de la misère à Gaza, les bonnes gens n'en ont rien à cirer, parce que ce sont des arabes qui crèvent. Tout d'un coup, quand ce sont les israéliens qui payent le prix de cette guerre absurde, ils s'affolent.

Ils s'identifient aux colons qui se prennent la vengeance du colonisé. Cela réveil leur peur de se faire eux-mêmes rattrapé par la façon dont ils traitent les descendants des peuples colonisés (les banlieues par exemple).
Tous ces imposteurs débarquent du jour au lendemain et donnent des leçons de morale au lieu d'assumer qu'il réagissent à une panique de colon.
Ce qui est plus dégueulasse encore, c'est de nous sommer de nous déclarer solidaires "inconditionnellement" avec un état qui conserve à sa tête depuis une quinzaine d'années un gouvernement ethno-ultranationaliste (raciste et fascisant), colonialiste, dont la gestion de Gaza peut être qualifiée de crimes contre l'humanité (colonisation, apartheid, expropriations, meurtres de civils, emprisonnement extrajudiciaire - y compris d'enfants, blocus et maintenant nettoyage ethnique par l'homicide intentionnel de civils et l'exil massif).

En gros, Il faudrait soutenir et s'associer au meurtre d'enfants au nom d'autres enfants assassinés, sur la base d'une sorte de solidarité entre états coloniaux occidentaux.
Quelle civilisation digne de ce nom peut se prétendre démocratique et humaniste en se rendant complice d'une telle infamie?
L'histoire se souviendra de la médiocrité et de la compromission de nos gouvernements. Mais il sera trop tard.

Inversion confusioniste

Être solidaire des populations est légitime.
En tant que personne de gauche, c'est ce qu'on revendique en parlant "d'internationalisme"
. C'est ce que les démocrates entendent par le mot "fraternité" gravés sur les frontons.
Ces principes sont nés de la lutte contre la tyrannie, l'injustice, le fascisme, le militarisme...
Ces principes sont nôtres et on nous le fait payer régulièrement.
Nous sommer d'être solidaires du gouvernement actuel d'Israël, tout en nous désolidarisant des victimes innocentes qu'il va faire, y'a pas moyen!
Refuser de soutenir la vengeance Israélienne ne signifie en aucun cas de minimiser ou d'excuser le massacre planifié par le Hamas.
C'est ne préférer aucun couteau ni aucun sang.
La binarité est une arnaque mesquine.
On peut reconnaitre qu'il s'agit d'une guerre que se livre des extrémistes sans pour autant choisir lequel a la légitimité à massacrer des civils aveuglément.


Par intégrité, je ne peux pas soutenir un gouvernement responsable, à son niveau, politiquement et militairement, de la violence dans la région.
On ne peut pas régler le problème avec les artisans du mal originel, à savoir la colonisation.
Les deux camp ne sont pas équivalents. Israël possède un pouvoir immense, revendiqué, et dont ils se servent pour créer cette situation.
Si le Hamas est un monstre, le docteur Frankenstein est le gouvernement Israélien qui soutien la colonisation.
L'existence du Hamas est une conséquence de la violence de la colonisation, pas la cause.

INDIGNATION SÉLECTIVE

Ce qui me révolte, c'est l'hypocrisie.
Les chevaliers de l'indignation morale (de droite et de gauche) qui se livrent depuis le massacre du Hamas à un concours du plus mortifié ne sont, à mon avis, pas totalement sincères pour certains voir complètement faux-cul pour d'autres.

Il y en a parmi eux qui ne sont pas choqués et nous mentent (Macronie et Extrême droite en tête).

Il y en a d'autres qui ressentent vraiment de l'horreur et de la peine. Bien entendu. Mais ces personnes ne sont pas sincères non plus car elles ne sont pas honnêtes sur ce qui motive et conditionne leur réaction émotionnelle. Elles ne réagissent pas systématiquement de la sorte.

On parle d'indignation sélective.
Elles ne respectent pas LA VIE. Elles sont plus touchés par la vie de certaines personnes.
Pourquoi? Le biais du mort kilométrique? Parfois, mais apparemment pas dans ce cas. C'est plutôt une question d'identification basée sur des critères culturels et ethniques. Ajouté au fait qu'on  ne peut tout simplement pas accueillir toute la misère du monde dans son cœur tout le temps (mais il faut en prendre sa juste part. La nôtre est copieuse et plus on laisse faire, plus elle s'agrandie).
Elles ne sont pas contre la guerre ou la violence. Elles en soutiennent à condition qu'elles les trouvent légitimes, utiles, morale ou rentables.
Elles ne sont pas pour LA JUSTICE. Mais pour un ordre qui correspond à leurs critères, bien synchronisés à leurs intérêts.
Nous avons des biais. On ne les contrôle pas. Ce n'est pas une raison pour être malhonnête.

La vie des enfants est évidemment sacrée car l'innocence est évidente.
Pourtant, seule la vie des enfants qui leurs ressemblent provoque leur empathie et leur indignation.

3000 enfants tués par l'armée israélienne n'a pas provoqué 75 fois plus d'indignation et de condamnation forcenée, dont ont bénéficié les 40 enfants assassinés par les combattants du Hamas, au contraire.
C'est très bien de déplorer les victimes israéliennes. Je dis qu'il faut traiter de la même façon les victimes palestiniennes. Ça éviterait beaucoup de problèmes.
BHL, Barbier, Enthoven, Braun-Pivet et Fourest (entre autres) après nous avoir expliqué que rien ne peut excuser de tuer des enfants, lorsqu'il s'agissait de victimes israéliennes, deviennent soudain moins catégoriques quand ce sont des enfants palestiniens. Selon eux, ça dépend de qui vise.
Donc d'après tous ces grands intellectuels, si vous voulez tuer des enfants, rejoignez plutôt l'armée et préférez les armes modernes, moins salissantes pour ceux qui en font usage.

L'hypothèse que je retiens, c'est qu'il y a un logiciel raciste et colonial profond, qui remonte à loin, qui est à l'œuvre en tâche de fond et qui nous fait tourner en bourrique. J'y reviens plus loin. (C'est un truc qui me préoccupe depuis longtemps et sur lequel je travail).

Citoyen ÉclairÉ plutôt que pantin dsciplinÉ

Il y a de nombreuses questions qui se posent.
Pourquoi réagissons-nous de la sorte?
Pourquoi la France est si touchée par ce conflit?
Comment en est-on arrivé là?
L'antisionisme est-il automatiquement de l'antisémitisme?
Faut-il condamner moralement et absolument toute forme de Terrorisme?
Y'a-t-il importation du conflit Israélo-palestinien en France ou importation des névroses Françaises dans le conflit Israélo-palestinien?
Est-il possible de résoudre ce conflit et si oui, comment?
Des questions dont on ne sait pas dans quel ordre les poser ni comment y répondre brièvement.

Je n'aurais ni l'indécence ni la bêtise d'arbitrer les drames individuels.
Je ne peut que commenter une situation collective et politique.

Difficile de ruer et de condamner aussi indiscutablement cette violence des opprimés, aussi ignoble soit-elle, car on ne peut pas oublier qu'elle est le produit d'une situation historique loin d'être aussi simplifiable selon un schéma manichéen (raciste) : méchants palestiniens (sous entendus arabes)/gentils israéliens (sous entendu juifs).
Celleux qui prétendent qu'expliquer c'est justifier sont des raclures qui plantent les germes de la tyrannie.

L'antisionisme est-il antisÉmite par nature?

C'est bien plus complexe que ça.

Le sionisme n'étant pas une chose homogène, ses opposants ne peuvent pas l'être non plus.
Le sionisme originel est la volonté de créer un état pour protéger les juifs des persécutions. Ceux qui s'opposent à ça sont probablement antisémites. Car pour quelle autre raison leur refuserait-on cette aspiration légitime?

Lorsque le sionisme des pionniers décide de s'implanter sur une terre déjà peuplée, ça devient compliqué (il ya des propositions respectueuses et humanistes qui sont proposées, telles que celles défendues par Hannah Arendt par exemple).
Lorsqu'il décide de se faire envers et contre la population autochtone, ce projet devient colonial. Les opposant à ce projet violent peuvent être sincèrement soucieux des droits des Palestiniens à ne pas être spoliés et maltraités.
Ce n'est pas antisémite, c'est anticolonial.
Mais si c'est l'installation de juif spécifiquement qui pose problème, l'antisémitisme s'invite avec l'anticolonialisme et on est dans un mélange infecte.
Pourquoi les Européens n'ont-ils pas créé cet état sur leur propre sol (en Allemagne par exemple, en guise de réparation) alors qu'ils étaient responsables de la Shoah? Difficile à imaginer n'est-ce pas? Mais par contre on demande aux arabes de s'y faire. On leur en a beaucoup demandé depuis plus d'un siècle.

Cette première définition du sionisme est démodée.
Depuis 1967, après la conquête complète de Jérusalem qui provoqua une vague messianique au sein d'un peuple juif israélien (traumatisé et toujours menacé d'extermination), le sionisme religieux prend de l'importance.
Le sionisme religieux et révisionniste prétend vouloir s'approprier la totalité de la Palestine de droit divin quitte à en expulser par la force les palestiniens.

Il coexiste donc deux formes de sionisme.

Celui des pionniers, à tendance socialiste, qui considère que la mission est accomplie et veut laïciser l'état d'Israël : le Post-sionisme.
Puis celui ultranationaliste, colonial, religieux, raciste et violent : le Néo-sionisme.

C'est ce dernier dont l'extrême droite Israélienne, qui participe au gouvernement (et compose la majeur partie de l'armée) depuis une quinzaine d'année, se revendique.
De nombreuses personnes qui se déclarent antisionistes le fond par rapport à ce mouvement et ne sont pas antisémites mais anticolonialistes et/ou antifascistes.
Cependant, la confusion persiste. En grande partie à cause, d'une part, des faussaires tels que Dieudonné et Soral ouvertement antisémites, d'autre part certains défenseurs d'Israël qui veulent systématiquement faire passer la critique de la politique Israélienne pour antisémite afin de la discréditer par l'anathème.

Et n'oublions pas les sionistes antisémites (l'antisémitosionisme dans les mouvements d'extrême-droite et les mouvements cathos intégristes) qui soutiennent Israël parce qu'ils veulent que les juifs se barrent du pays où ils habitent.
C'est le chacun chez soi des "etnho-différencialistes" (l'un des euphémisme quand on n'assume pas d'être raciste).

Ce qui motive l'antisionisme de celles et ceux qui s'opposent sincèrement au néo-sionisme c'est le colonialisme et l'idéologie fascisante des agents de ce projet.
Alors autant se définir anticolonialisteS c'est plus clair.
En particulier pour des français dont le combat anticolonial concerne une partie plus large de notre histoire que la question Israélo-palestinienne.

TERRORISME OU RÉSISTANCE?

Les deux mon cher.

On dit que le terrorisme devrait être condamné sans réfléchir, comme un réflexe stupide. C'est un raccourci inconsistant nourrit parfois par l'ignorance mais surtout par mauvaise foi.
Ceux qui nous somment de bondir sur ordre font mine d'ignorer deux choses.

- La première, c'est que le terrorisme peut définir une variété de pratiques que je ne condamne pas automatiquement.
La propagande par le fait peut se contenter de viser des édifices politiques et des cibles matérielles symbolique sans pour autant chercher à faire des blessés.
La résistance française commettait des assassinats, des attentats contre des personnes, des lynchages... Les allemands et leurs complices la qualifiait de terroriste. Pourtant, elle n'est pas condamnée pour cela (je ne crois pas qu'elle ai commis des massacres aveugles). Sa cause l'excuse et je suis d'accord. Ils combattaient un occupant, en l'occurrence les nazis et leurs complices.
Le Viet Minh et le FLN ont usé de moyens terroristes. Ils étaient eux aussi à inclure dans une logique de guerre de libération (décoloniale)par nature asymétrique. Ils ont remporté la victoire, ce qui les légitime finalement aux yeux de l'histoire et de la mémoire.
Le FLN répondait, quand on leur reprochait d'égorger des français, qu'ils étaient d'accord pour échanger leur couteaux avec des canons pour pouvoir combattre de façon civilisée comme les français. (On peut se rappeler des massacres de Sétif en 1945, avec lesquels les évènements actuels résonnent tristement).
Les crimes de guerre commis des deux côtés ont été couverts par l'amnistie (je suis mitigé à ce sujet).
La distinction (sauvage/civilisé) que nous continuons cependant de faire entre l'activisme armé des résistants français et celui des résistants vietnamiens et algériens (entre autre) révèle sans doute une vision ethnocentriste coutumière de l'occident.

En Europe, durant les années de plomb, le terrorisme d'extrême gauche visait des cibles politiques identifiées, tandis que celui de l'extrême droite et des djihadistes est aveugle.
Quant aux projets politiques qu'ils défendent, ils ne sont pas équivalents et c'est une dimension à prendre en compte pour juger les actes, auxquels on ne trouvera pas de circonstances atténuantes, mais bien des circonstances aggravantes (en l'occurrence pour l'extrême droite et le djihadisme, motivés par la haine).
Les guerres asymétriques, de résistance, de libération, donnent toujours lieu à des actes qualifiables de terroristes (même en Inde mes p'tits cocos).
C'est à déplorer mais ilfaudrait condamner plus encore les conditions qui causent son apparition (à savoir la guerre, la domination, les persécutions etc...).

Est-il vraiment nécessaire de rappeler qu'on n'en vient pas à commettre des attentats sur un coup de tête en se levant le matin. On ne nait pas terroriste.
Posez vous la question pour vous. Quelle quantité d'injustice, de blessure et de désespoir vous faudrait-il pour en arriver là?
Pour les palestiniens, on parle d'une violence quotidienne pendant que les israéliens peuvent monter des festivals de musique sous leur nez (scène du show des playmates dans Apocalypse Now).
Pourtant, même la très écrasante majorité des palestiniens n'en viennent pas là.
L'assaut du Hamas était clairement un acte suicidaire dont le fanatisme religieux n'est pas la cause mais l'élément transcendant (kamikazes).

Aujourd'hui, des sabotages qui ne font aucune victime (mouvements écolos) sont qualifiés de terrorisme.
D'abjectes personnages parlent même de terrorisme "d'ambiance" ou "d'atmosphère".
On voit bien que ce terme est trop flou pour représenter quoi que ce soit d'homogène qui mériterait une condamnation aussi unanime.
À moins d'être sincèrement pacifiste, ce qui n'est pas le cas des gesticulateurs publics qui s'égosillent sans vergogne.
Leur appétit pour la violence ne fait aucun doute, surtout si les exécutants sont à leurs ordres, habillés en bleu et manient la matraque ou le LBD.

- La deuxième, c'est que le terrorisme est un acte violent qui a pour objectif d'obtenir un gain politique dans un conflit grâce à la terreur qu'il produit sur son destinataire.
Comme son étymologie l'indique, c'est la terreur recherchée qui détermine la validité de son emploi sémantique, pas l'auteur.

Il faudrait alors combattre la violence de nos propres gouvernements oppressifs, y compris celui d'Israël, avec la même ferveur avec laquelle on condamne la violence des opprimés.
Les répressions d'état violentes cherchent à terroriser la population et dissuader, voir punir une contestation (par la force, par la loi, par l'injure publique...).
La violence massive déployée par les autorités israéliennes est un châtiment collectif qui a pour but de terroriser les palestiniens et, soit de les garder sous leur joug soit de les pousser à l'exile. En tout cas de les punir d'être palestiniens.

Mais on constate bien qu'il y a deux poids deux mesures (double standard).
Le terrorisme est un terme ambiguë utilisé par la classe politique pour légitimer la violence des états et disqualifier celle des opprimés. Il perd tout son sens lorsqu'il est utilisé à tord et à travers pour dénigrer sans distinction l'activité des oppositions.

Il a aussi un sous texte raciste dont les amalgame souvent pratiqués sont la preuve.
Terrorisme = musulmans = arabes
Si on rajoute le mot Palestine, on comprend pourquoi le sinistre de l'intérieur veut interdire les manifestations pro-palestiniennes.

En France, le terrorisme d'extrême droite est une menace réelle.
Des groupes se forment, s'arment idéologiquement et physiquement.
Les réactions que ce fait devrait susciter se font encore attendre.
Le sinistre de l'intérieur en question, Darmanin, a fait ses classes politiques à l'extrême droite, du coup, ça le dérange moins que les arabes et les gôchistes (dont il est tellement désireux de découvrir les projets terroriste qu'il les invente).

CONCOURS DE TERREUR POUR HALLOWEEN

Le problème, c'est la brutalité et l'injustice des crimes de guerres et des massacres.
Telle que cette attaque enragée du Hamas.
Telle que la réponse vengeresse d'Israël.
Toutes deux meurtrières et aveugles.

On peut remarquer tout de même que l'autorité israéliennes a d'avantage les moyens d'éviter de se vautrer dans l'inhumanité, de part le fait d'avoir un état doté de la puissance moderne, et pourtant elle se l'autorise et assassine vingt fois plus (elle en a les moyens).

Objectivement, le Hamas est une organisation politique (qui a un programme, des élus et qui administre) palestinienne, religieuse, réactionnaire, tyrannique et antisémite, principalement motivée par l'anticolonialisme (c'est l'objet de son existence), dotée d'une branche armée qui inclut dans ses pratiques le terrorisme, souvent envers des populations civiles, donc coupable de crimes de guerre.
C'est bien un mouvement de résistance, quoi qu'on pense de ses méthodes, différente de Daesh et Al Qaeda (et même du Hezbollah).

Il est incontestable que leur vision du monde et leurs méthodes politiques ne correspondent pas du tout à mes idéaux, bien au contraire.
JE SUIS ANARCHISTE,
ALORS LES D
ÉLIRES AUTORITAIRES, RASCISTES ET RELIGIEUX, ON NE PEUT PAS ME SOUPÇONNER DE LES CAUTIONNER ET ENCORE MOINS D'EN FAIRE L'APOLOGIE.

Israël est dirigé par un gouvernement ultranationaliste, colonialiste, militariste, raciste et fascisant qui a pour objectif de s'approprier toute la Palestine, de gré ou de force, au mépris des population arabes, dont la vie ne vaut pas grand chose à leurs yeux.

Ce gouvernement et son armée commettent pour ce faire des massacres de civils, des persécutions, des expulsions massives de population (nettoyage ethnique) et un apartheid qui, le tout mit ensemble (car le fruit d'une politique systématique et organisée consciemment depuis des décennies), constitue probablement un crime contre l'humanité, d'autant plus inadmissibles qu'Israël se prétend une démocratie, un état organisé, et possède de très loin l'initiative dans la région par sa puissance incontestable.

Allez, je lance une question à laquelle les hypocrites ne peuvent pas répondre, à moins d'être totalement dénué d'empathie.
Qui est le plus terroriste des deux?
Celui qui peut traverser la frontière pour venir t'égorger toi et tes proches dans un acte suicidaire? Ou celui qui peut raser ton immeuble et tout ses occupants d'un claquement de doigt, à tout moment, grâce aux drones qui te survolent en permanence?
Allez, je vous aide :
Les deux mon cher.
Car dans la colonisation, le colon comme le colonisé sont poussés à perdre leur humanité.
(je crois que c'est Fanon qui disait ça)

QUI IMPORTE SA MERDE CHEZ QUI?

On entend beaucoup les mêmes donneurs de leçon nous défendre d'importer le conflit en France.
Mais ne serait-ce pas la société Française (et l'occident plus généralement) qui importe ses névrose dans le conflit Israélo-palestinien?
En effet, nos réaction prouvent que nous lisons ce conflits et les évènement qu'il produit régulièrement selon nos propres préoccupations.
Les politiciens cherchent à créer des liens pour en faire usage (récupération) et en tant qu'individus, nous pouvons nous identifier aux protagonistes selon nos récits personnels.

Nous sommes une société coloniale non exorcisée dont les fantômes qui nous possèdent sont réactivés régulièrement.
Puisqu'il est si difficile de parler de notre propre passé colonial, peut-être que débattre sur une situation qui rappelle nos traumatismes peut permettre de lutter sur ce sujet par interposition. Autrement dit, les impérialistes d'ici défendent leur colonialisme sur le dos des palestiniens et les anticoloniaux se servent des colons israéliens pour viser les héritiers de nos colons nationaux. La solidarité pro-palestinienne est aussi vieille que la guerre d'Algérie et le racisme (l'islamophobie en particulier) encore plus ancien. Les solidarités respectives épousent le camp moral auquel on s'identifie.

C'est bien de nous que nous parlons.

Je crois que ces réactions viscérales (chez les personnes réellement choquées par ce massacre) sont le symptôme d'une mauvaise conscience.
Celle du colonialisme de notre nation qui continue à scinder notre société à cause du déni et de l'inertie des schéma racistes et militaristes qui le rendait possible.

Mais aussi celle de la Shoah. Il faut montrer à quel point on défend la communauté juive (philosémitisme) pour faire oublier notre collaboration zélée et le fait que l'antisémitisme, qui n'a pas disparus chez nous, continue de tuer (affaires Ilan Halimi et Mohammed Merah par exemple).

Nous n'assumons pas notre propre passé colonial et le traitement honteux que nous continuons de réserver aux populations issues de nos anciennes colonies (usage de la police dans les quartiers, discriminations en tous genres, accueille indigne des réfugiés...) comme aux pays encore sous l'empreinte pesante du néo-colonialisme (cinq de nos anciennes colonies en Afrique de l'ouest ont connus des coups d'états ces dernières années, s'accompagnant d'un rejet massif des français. Ce n'est pas un hasard que ce soit une particularité Française).

Et enfin, toujours au sujet de l'importation, voilà un autre aspect bien souvent mit de côté :
LE CAPITALISME.

Oui, le colonialisme est une appropriation des terres.
On aurait bien tord de réduire ce conflit à une guerre religieuse.
La religion est toujours un prétexte. Un récit mobilisant, car les objectifs concrets sont moins séduisants qu'une bonne histoire d'Heroic fantasy.
La colonisation est une conquête avant tout.
Netanyahou, le mafieux empêtré dans la corruption jusqu'au cou, en est le représentant iconique.

L'état Israélien s'est approprié des terres. Y a soutenu le développement de communautés qui alimentent son économie. Et le capitalisme ne cherche qu'à croitre, à s'étendre, tout comme la colonisation.
Beaucoup de colon vont s'installer dans les territoires occupés car les loyers y sont moins cher. Le "pouvoir d'achat" prime sur tout le reste.
Bien sûr, c'est aussi dans ce domaine que nous pouvons comprendre l'indifférence de nos propres pays. Nous faisons des affaires (USA en tête). Les "dégâts collatéraux" produit par notre appétit consumériste ne nous a jamais posé de cas de conscience (ça commence à changer avec l'écologie qui questionne les "externalités").

Une guerre éternelle, c'est le jackpot pour l'armement, le bâtiment, les fournitures...
Les ONG achètent beaucoup (et il y a des salaires à verser). Gaza ne peut rien produire, il faut tout importer. Et comme tout est détruit régulièrement, il faut renouveler, reconstruire.
Même l'Arabie Saoudite, théoriquement solidaire du monde arabe, était sur le point de conclure des accords avec Israël. Ce qui est l'une des cause de l'assaut du Hamas.
Sans notre complicité, Israël ne pourrait pas mettre en œuvre sa politique coloniale.
Sans le poison et l'aide des colons (Anglais en tête) et des capitalistes occidentaux, Israël n'aurait même pas pu voir le jour.
Alors qui importe sa merde chez qui?

Pour conclure

Mon être humaniste et antifasciste convoque plus volontiers ma solidarité avec les peuples opprimés.Ici les Palestiniens.
Pourtant, les membres de la société israélienne me sont plus semblables, par mes connaissances personnelles, leur occidentalisation culturelle, leur modernisme et les aspirations progressistes d'une partie de sa jeunesse.
Mais les progressistes sont en minorité (là bas aussi) et ne parviennent pas à contrer les hordes d'extrême droite qui sont au gouvernement, dans l'armée, dans les rues et qui produisent cette situation inextricable (c'est ce que le fascisme fait) qui livre sa propre population (associée abusivement à leurs crimes) à la détestation par ses voisins et vice versa.

L'attaque du Hamas à provoqué le pire massacre de juifs depuis l'holocaust.
En réponse, le gouvernement d'Israël va causer la pire crise humaniatire et le pire massacre de palestinien de toute l'histoire.

Pourquoi les civils sont les premières victimes?
Nous sommes tous et toutes d'accord sur le fait que tuer des enfants est injustifiable.
Pour le reste, le conflit en question mobilise l'ensemble de la population adulte.
Les populations civiles sont considérées comme parties prenantes. C'est typique des guerre coloniales.
Les colons soutiennent un gouvernement (élu à la majorité) qui applique la politique coloniale. Les colons s'approprient des terres et vampirisent la Cisjordanie (jusqu'à l'assassinat impuni avec la complicité de l'armée). Il y a le service militaire mixte en Israël. Donc les adultes ont participé activement à l'occupation militaire et restent des soldats de réserve.

Pour les palestiniens, l'absence d'état leur empêche de former une armée conventionnelle et ne leur laisse que la guérilla et le terrorisme comme mode d'action. Ils n'ont pas d'autre choix que de se fondre dans la population "comme un poisson dans l'eau". De la même manière que tous les autres mouvements de résistance, quoi qu'on en pense.
Quant au vote, le choix n'est pas vraiment possible. En plus de la persécution politique (assassinats ciblés des membres de l'OLP ou emprisonnement des militants par exemple), le Hamas a été favorisé par le gouvernement Netanyahou pour bloquer toute solution politique aux palestiniens. (ça rappelle beaucoups de précédents tels que les talibans pour les USA).

Il est probable que l'association du peuple juif aux crimes du gouvernement d'Israël (amalgame pratiqué par ce même gouvernement) est l'une des causes de l'antisémitisme.
Il faut donc arrêter ça.

Les juifs du monde entier qui ont gardé l'esprit humaniste (l'UJFP par exemple) doivent souffrir profondément de ce que l'on fait en leur nom.
Je pense à Hannah Arendt, Paria consciente dont on ne peut pas démentir l'antitotalitarisme, ni la judéité. Sioniste antinationaliste fervente (elle défendait une fédération judéo-arabe) et opposante à l'état chauviniste d'Israël préoccupé par sa seule défense, jusqu'à son décès en 1975.

Les juifs ne sont pas responsables de la politique Israélienne tout comme les arabes et les musulmans ne sont pas responsables des actes du Hamas et des mouvements terroristes.

Il n'y a que les esprits étriqués (et racistes) qui peuvent binariser aussi catégoriquement les populations impliquées.

Je suis désolé pour les victimes des massacres aveugles, qu'ils soient tué à la machette par des combattants terroristes de la branche armée du Hamas ou à coups de bombes lourdes et sophistiquées par un opérateur ultranationaliste de l'armée coloniale Israélienne.

Je ne me rendrais complice ni du Hamas ni du gouvernement Israélien.
Je ne me laisserais pas dicter mes émotions par des imposteurs et des simulateurs ni manipuler par des hypocrites et des cyniques.

Je garde en mémoire l'histoire de ce conflit comme de notre propre histoire.
Je n'oublie pas que nos propres gouvernements sont des pourris et des charognards mouillés dans ce carnages.
Je n'oublie pas que le cœur de ce conflit est colonial et que la fin de l'occupation, la création d'un état palestinien (ou d'un état binational) libre et indépendant, la démilitarisation et la reconnaissance mutuelle sont les pré-requis incontournables pour rendre la paix possible, si c'est encore possible.

Je prend en considération que l'état d'Israël est l'état qui a le pouvoir de faire la paix mais qu'il a choisi ses intérêts coloniaux. Il est donc le premier responsable de la situation.

Quelle tragédie qu'une fraction du peuple juif israélien refuse à son voisin ce qu'elle revendique si impérieusement pour elle-même.
J'ai du mal à le comprendre.
(La psychologie nous dit qu'une victime non guérie de son trauma est susceptible d'infliger à autrui ce qu'elle a vécue, mais ça ne me suffit pas).

Je suis antifasciste, anticolonialiste, anticapitaliste et anti militariste.
Je suis pour que les peuples se libèrent de leurs oppresseurs, par tous les moyens nécessaires (c'est à dire : pas tout et n'importe quoi), comme revendiqué dans la déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1793.
Et je ne change pas d'avis quand ça m'arrange.

N'inversons pas les causes et les effets. S'ils n'y avait pas de colonisation, il n'y aurait pas de résistance armée.

Si on veut la paix, il faut s'opposer à la guerre (OMG! Prix Nobel en vue).
Il n'y a pas de mouvement pacifiste en France. C'est un problème majeur.
L'extrême-droite est contre les mouvements anticoloniaux, contre les mouvements antiautoritaires, contre les mouvements antiracistes... contre tout type de progrès social et humaniste (ce qu'ils appellent le wokisme). C'est ça les réactionnaires (le macro-lepenisme).
Ils seraient donc contre les mouvements pacifistes s'il y en avait.
N'oublions pas que la france est un des trois plus gros marchand d'arme au monde et qu'on régale parmis les pires dictatures possibles.
On sait bien mettre notre déclaration des droits de l'homme et du citoyen de côté pour vendre quelques avions et quelques missiles.
(Le mouvement BDS a des choses à dire à ce sujet)

C'est bien connu, le fascisme c'est la guerre.
L'extrême-droite et ses délires progressent et les aspects progressistes de notre société sont démantelés les uns après les autres. Ce qui accentuera les tensions et les conflits.
On sait quoi faire contre le fascisme, forme radicalisée du capitalisme dont la guerre et le colonialisme sont des avatars.
Il faut de la justice, de la liberté, de l'égalité et de la fraternité.
(voir les recommandation du Conseil National de la Résistance)
On ne peut pas nier que les Palestiniens n'ont rien de tout ça et les mêmes causes continueront de produire les mêmes effets.

Soutenez la violence, vous recevrez de la violence. Ici comme ailleurs. Semez du vent, vous récolterez des tempêtes. Semer des oragans en réponse, vous récolterez des super-cyclones. Jusqu'à l'apocalypse?

Les Israéliens, les palestiniens et nous-mêmes, nous méritons mieux que ça.

Laisse pas trainer ton souverainiste si tu veux pas qu'il glisse

10 mai 2023 à 13:45
Par : Mikeulponk
Pour nos p'tites discussions philo-politique, j'ai proposé de réfléchir sur un phénomène qui m'inquiète depuis longtemps. Pourquoi certain.e.s personnes glissent et s'enfoncent dans la fachosphère alors qu'iels affichaient une sensibilité de gauche au...

L'ARGENT - Pauvreté et richesse

4 mars 2023 à 18:22
Par : Mikeulponk
Le second sujet que nous avons exploré en réunion de Politiques Anonymes a été "l'argent". Comme c'est un sujet vaste là aussi, j'ai tenté d'éclaircir les notions de pauvreté et de richesse. Des notion bien moins évidentes qu'elles en ont l'air. Je me...

Macron confirme son programme fasciste.

24 mars 2023 à 13:13
Par : Mikeulponk
Le visage de la démocratie selon Macron Comme on le craignait, le programme fasciste de Macron se poursuit envers et contre toustes. Comme annoncé à sa réélection, son projet de mise au pas du pays se maintient coûte que coûte. Dans sa dernière interview...

TRAVAIL - Aliénation ou émancipation ?

3 mars 2023 à 15:43
Par : Mikeulponk
Le premier sujet de nos discussions philo/politique a été le travail. Il y avait la polémique sur le chômage avec Roussel qui plantait encore un énième couteau dans le dos de son prétendu camp politique en opposant la gauche du Travail et la gauche des...

Les politiques Anonymes - Esthétique et éthique

17 février 2023 à 16:55
Par : Mikeulponk
Salut, Depuis quelques mois, avec des amis, nous avons organisé un groupe de parole philo et politique. En discutant entre nous, nous nous étions rendu compte que nous avions un besoin commun de partager, débattre, sur l'actualité et sur la politique...

Lancement 2023 - dates à venir, petite émission de radio, 3 première pages du troisième tome

14 janvier 2023 à 18:22
Par : Mikeulponk
Salut, rencontre du fanzinat et de la presse alternative Rennes 2023 Voici quelques nouvelles pour ce début d'année. Nous serons présents aux rencontres du fanzinat et de la presse alternative de Rennes organisé par Mass Prod et le Jardin Moderne, le...

Un été bien rempli

9 juillet 2022 à 15:05
Par : Mikeulponk
Bonjour à toustes, Cet été va être bien rempli. Mais pas de voyages et de farniente. Je suis de ceux qui ont besoin de temps libre pour travailler. Le mois de juillet va être un mois quasi 100% travail (pas d'autres obligations ni contraintes de déplacement)....

Remis et Remotivé

14 mai 2022 à 15:06
Par : Mikeulponk
Salut à toustes, J'ai bien bossé en ce début d'année. Beaucoup de travail sec, de croquis d'après photos (glanées sur internet) pour essayer de faire progresser ma banque de référence mentale, afin de mettre à jour mes designs pour Blood Punks. J'ai bien...

Je suis en colère et profondément dégoûté.

12 avril 2022 à 19:53
Par : Mikeulponk
Les résultats sont tombés. Macron : 27,80% Lepen : 23,10% Mélenchon : 22% 1,10%, c'est ce qui a manqué au seul candidat de gauche capable d'atteindre le second tour, pour être une option contre la droite extrême et l'extrême droite. J'avais terminé mon...

IL VAUT MIEUX UNE MAUVAISE GAUCHE QU'UNE BONNE DROITE!

8 avril 2022 à 14:28
Par : Mikeulponk
L'avenir sera-t-il sans pitié? Nous sommes à seulement quelques jours du premier tour de l'élection présidentielle 2022. On nous prépare depuis des mois un second tour Macron - Lepen, comme il y a 5 ans. C'était déjà un moment terrible à l'époque. En...

Ma pire expérience de festo : Angougou 2022

27 mars 2022 à 11:17
Par : Mikeulponk
Cette année, au festival d'Angoulême, j'ai vécu ma pire expérience de festo. Elle n'est dû qu'au mauvais comportement de deux personnes, à la négligence d'une autre et à ma faible capacité à accepter d'être maltraité. Le récit est un peu long (5jours),...

Festival D'angoulême

7 mars 2022 à 18:59
Par : Mikeulponk
Salut à toustes C'est officiel, nous tiendront un stand pendant le festival d'Angoulême du 17 au 20 mars. Nous ne serons pas dans les chapiteaux dédiés aux éditions et aux auteur.ice.s (Nouveau Monde). Nous serons au 10-12 rue Hergé, au lieu dédié à l'association...

Rencontres du Fanzinat et de la Presse Alternative

6 février 2022 à 12:49
Par : Mikeulponk
Salut à Toustes. Notre prochain évènement se déroulera à Rennes le 26 février 2022, au Jardin Moderne (11 rue du manoir de servigné). Les Rencontres du Fanzinat et de la Presse Alternative. évènement organisé par Mass Prod et le Jardin Moderne. Prix Libre....

Prochaine Date et fin d'année

13 novembre 2021 à 15:28
Par : Mikeulponk
Bonjour à toustes, Je serais présent avec le collectif des Indés-sociables au Zine fest à Vannes, au Bar à Mine (74 rue St Helier) le 20 novembre de 14h à 18h. Ce sera l'occasion de découvrir nos livres, de se les procurer et d'obtenir de belles dédicaces...

Reprise des festivals

16 septembre 2021 à 14:33
Par : Mikeulponk
Salut à tout le monde. Je serais présents avec les Indés-Sociables prochainement aux festivals de Tours (18-19 septembre) et de Bédée (26 septembre). Les festivals de BD (entre autres) peinent à se maintenir. Pour soutenir les équipes qui en ont bien...

Entre Deux Albums

4 août 2021 à 14:18
Par : Mikeulponk
Ancienne illustration pour Cosmocrack "Rotten" (2013) Entre deux albums, je fais une pause. Ce qui ne signifie pas que je ne travaille pas. Cette pause me sert à prendre du recul sur l'album qui vient de sortir. Recueillir les retours des lecteurices...
❌