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À partir d’avant-hierMikeulponk BD

GUERRE LAND

2 mai 2024 à 13:10
Par : Mikeulponk

Le dernier film d'Alex Garland, Civil War, m'a beaucoup plu. Mais j'ai de grosses réserves sur la fin à propos de la dissonance narrative.

ERREUR SUR LA MARCHANDISE

D'abord, je suis allé le voir parce que j'ai confiance en Alex Garland suite à ses précédents films. Le C.V. est copieux :
Il a écrit le roman La Plage, adapté par Dany Boyle avec qui il bosse de nouveau sur 28 jours plus tard et Sunshine dont il est le scénariste. Il scénarise aussi Never Let Me Go.
Puis il passe à la réalisation avec Ex Machina, Annihilation, Men et la série Devs (souvent oublié dans sa bio alors que c'est super).
Donc quand il propose un film sur une potentielle guerre civile aux USA, je trouve le sujet surprenant. Il semble plus tourné vers des sujet SF ou fantastiques mais je suis curieux de voir ce qu'il peut tirer d'un tel sujet (surement pas ce à quoi on s'attend, les gens auraient dû s'en douter).

Les critiques sont soit dithyrambiques (parfois pour des raisons limites), soit déplorables (souvent parce que les critiques n'ont rien pigé).
Autant le dire tout de suite, ce n'est pas un film d'action ou de guerre classique.
Celles et ceux qui s'attendent à ça vont probablement être déçus.
Le problème, ce n'est pas le film, ce sont les attentes.

Il faut reconnaitre que nommer un film Civil War et le faire se dérouler aux USA à notre époque, ça crée des attentes évidentes. La bande annonce confirme ces attentes. C'est assez normal que le public puisse se sentir trompé (C'est pourquoi je ne regarde presque plus les bandes annonces. Soit elles vendent un autre film et induisent en erreur - c'est le cas présent - soit elles spoilent carrément les meilleurs moments et des éléments important de l'intrigue, gâchant les effets de découverte).
Pour autant, cette déception ne devrait pas durer. On dirait qu'une partie du public n'a pas su se détacher de ses attentes et a attendu tout le long du film qu'on lui serve ce qu'il attendait. Quand on est face à un film, on devrait vite se dire "je vais regarder le film et voir ce qu'il me propose". Comme ça, si le film n'a finalement pas servit ce à quoi tu t'attendais, tu ne t'es pour autant pas empêché d'en profiter.
Quand on paye un certain prix (plus de 10 balles à Paname quand même!) on se met en condition de ne pas regretter son investissement (je crois que pas mal de critique ne payent pas leurs places de ciné, ils peuvent se permettre de cracher dans la soupe).
On est un public, pas des consommateurs.
Le film est une proposition, pas un produit sur mesure.

Je crois qu'il vaut mieux avoir un minimum d'ouverture d'esprit face à une œuvre non ?
Je trouve beaucoup des critiques désagréablement capricieux.

J'ai entendu (ou lu) plein de critiques qui lui reprochent de ne pas être clair sur le contexte. "C'est nul, il ne dit pas pourquoi y'a la guerre".
On s'en fout! C'est peut être pas le sujet! Je suis parfois désespéré devant la bêtise de ces commentateurs autoproclamés qui prétendent être légitimes et compétents pour critiquer un film alors qu'ils ne sont pas capables de comprendre une œuvre qui n'est pourtant pas spécialement subtile. Avec cette arrogance de dire "si j'ai pas aimé, c'est que c'est mauvais. Si j'ai pas compris, c'est que le réal est bête".
C'est plus probablement l'inverse.
Je trouve que le film est pourtant clair dans son parti prit narratif. Mais, si on est passé à côté, avant d'ouvrir sa gueule, la moindre des chose est d'aller se renseigner sur les intentions du réalisateur.

Il est britannique et veut parler des dangers de la monté de l'extrême droite qui mène tôt ou tard à la guerre. Il veut qu'en voyant le film, on ne se limite pas aux USA, éviter les réactions du genre "ça peut arriver aux USA, mais pas chez nous". Il veut qu'on se pose la question sur notre propre situation de pays occidental (L'ukraine nous rappelle que nous ne sommes pas à l'abris).
Pour ce faire, il ne faut pas trop préciser le contexte pour ne pas trop le limiter.
D'habitude, pour faciliter les choses, on utilise la science fiction pour brouiller les pistes (exemple District 9) ou le fantastique pour symboliser (exemple La nuit des morts vivants, ou Blood Punks:)). Genres de prédilection de Garland.

Ce n'est donc pas un film sur une "guerre civile aux USA", c'est un film qui met en scène une guerre civile, et qui prend comme contexte les USA, pour provoquer un choc narratif.
Cela dit, c'est peut-être une erreur d'avoir choisi les USA.
Il dit avoir fait ce choix parce que les USA vont parler à plus de gens internationalement (plus que l'Angleterre son pays d'origine). Mais ce choix c'est retourné contre le film car il a sous-estimé le rapport à ce pays qu'on observe trop. Peut-être que ce choix a aussi été préféré pour choper du financement (l'industrie la plus puissante du monde a du mal a financer des film qui ne se place pas dans son propre pays) et garantir un certain nombre d'entrées.
Il est certain que si le film se déroulait en Espagne, il n'aurait pas autant attiré l'attention.

Et il faut se poser la question sur le fait que ce sont les bourgeois qui ont le plus la parole, qu'on entend le plus et qui conspuent le film (les critiques du Masque et la Plume à propos des grands classiques de la pop culture sont des exemple limpides de mépris de classe et de snobisme qui rivalise avec leur ignorance et leur arrogance). Les bourgeois ne sont, par définition, pas de culture populaire (la distinction se joue dans la culture avant tout). Or Garland, c'est du ciné de genre pop. Ce n'est jamais révolutionnaire. C'est du film grand public qui cherche à flirter avec l'intello (que certains appellent avec un peu de mépris "l'elevated gender").
Pas assez élitiste pour les bourges et trop sérieux pour les ploucs.
Ce qui lui vaut d'être qualifié de prétentieux (soit parce qu'il n'atteint pas le niveau de sophistication selon les premiers ou se donne des airs de valoir mieux que les seconds).

On ne peut pas nier que Garland est un passionné. Il tente des trucs et s'amuse avec son médium et ses références, détendez-vous, ça va aller.

Arrêtons de parler d'un film qui n'existe que dans les fantasmes de gens obtus et venons-en donc au vrai sujet du film sorti en salles.

ROAD OF WAR

Laissons lui une chance et voyons ce qu'on peut en tirer.
C'est un film sur le journalisme en forme de road movie. Le récit va donc se concentrer, non pas sur le contexte, mais sur l'expérience humaine.

Pitch : Dans un futur proche, une guerre civile déstabilise les USA. Les deux grand états que sont la Californie et le Texas se sont alliés contre le gouvernement de Washington et ses soutiens.
Un groupe de journalistes de guerre vont tenter de rejoindre Washington pour interviewer le président avant qu'il ne soit vaincu par la rébellion.
La petite équipe est constituée de trois générations. Un duo de journaliste pro en plein pic de leur carrière. Lee (Kirsten Dunst) est une photojournaliste vétérane (sans doute un peu marquée par les conflits qu'elle a couvert) qui n'a pas peur des points chauds. Elle est accompagnée de  Joël (Wagner "Pablo Escobar" Moura) un journaliste interviewer tête brûlé, accroc à l'action et à divers substances.
Ils embarquent Samy (Stephen McKinley Henderson - Dune, Devs...) doyen du journalisme de presse écrite, vieux sage baroudeur et mentor de Lee, ainsi que Jessie (Cailee Spaeny - Devs) une jeune novice qui veut rentrer dans la profession aux côtés de son idole contemporaine.

Le road movie est un procédé faisant passer les personnages par des séquences souvent décolérées qui confrontent et changent les personnages. C'est le fameux parcours initiaque. Le fil scénaristique n'est pas nécessairement la logique et la cohérence des évènements entre eux, mais la progression psychologique des protagonistes au contact des situations, souvent inattendus, qu'ils traversent.
C'est un procédé efficace étant donné le contexte de guerre et de journalisme. On passe effectivement d'une séquence à une autre, d'un point de vue à son inverse. On peut rencontrer l'absurde. Ça contribue à donner un sentiment de chaos typique (des conflits armés et d'autant plus des guerres civils) recherché par le film. Ça permet aussi de traiter la complexité du monde et la diversité des points de vue.
C'est un procédé narratif classique, pas nouveau, qui ne plait pas à tout le monde (en effet, c'est un cadre opposé au principe d'unité de temps et de lieu dans le scénario qui donne une ambiance parfois décousue, étirée ou confuse). Pourtant, certains se permettent de le juger sans l'avoir compris. Un peu de recul et de modestie ne ferait pas de mal.

FRONT RÉPUBLICAIN ?

Parlons un peu du contexte maintenant, car Garland nous donne quand même des indices.
On sait que le président fait son troisième mandat, ce qui n'est pas digne d'un pouvoir démocratique. Les mandats étant limités à deux dans toutes les républiques qui veulent paraitre un minimum démocratiques. On sait qu'il a dissous le FBI, une organisation fédérale, sans doute trop gênante. Qu'il fait bombarder les civils et fait tirer sur les journalistes. Qu'il raconte n'importe quoi dans sa propagande.
On comprend donc que ce président est un facho inspiré de Trump.
On nous dit aussi que le Texas et la Californie se sont alliés contre un usurpateur de la démocratie Américaine. On comprend donc que ces deux états, opposés politiquement (le Texas est de droite et la Californie de Gauche), ont mit de côté leur polarisation pour combattre un ennemi commun plus important : le fascisme.
Cet élément de contexte pousse les observateurs qui s'improvisent politologues des USA à affirmer que c'est invraisemblable. De fait, ils prouvent qu'ils n'y connaissent rien aux USA. Déjà, tout est possible (Trump merde!) et enfin, dans la scène d'escarmouche urbaine, l'unité suivie par le groupe de journalistes est sapée avec des chemises hawaïennes en référence à une milice d'alt-right américaine : le mouvement boogaloo.

Boogaloo Bois, Magnum conspi surarmé

Très antigouvernemental, dans le sens complotiste libertarien, pensant que le "deep state" veut s'attaquer à la constitution, notamment en durcissant les lois sur les armes à feu. Mouvement cependant très confus, à la fois majoritairement pro-trump (surtout depuis la crise COVID), qui contient des suprémacistes comme des alliés du mouvement black lives maters. Bref, ils n'ont pas l'air d'être gênés par la polarisation car ils semblent se concentrer sur la haine du gouvernement et leur désir de guerre civile. Ce mouvement, directement cité, valide le postulat de Garland sur une potentielle alliance du Texas et de la Californie, par le biais de ses milices armées (ceux qui tiennent les armes décident souvent).

Pour ceux qui disent qu'on ne sait pas pourquoi la guerre civile a éclaté, Alex Garland leur répond qu'on sait très bien pourquoi et qu'il n'a pas besoin de le dire. Un peu de jugeote. À moins que ce ne soit trop difficile de réfléchir quand on a prit l'habitude d'éteindre son cerveau devant un navet au budget pharamineux ou devant une série qui explique tout comme si on était débiles. Ça c'est la touche A24. Ils t'appâtent avec un blockbuster guerrier sur un pays qu'on adore détester pour te livrer un road movie critique sur la démocratie via une descente aux enfer d'une bande de journalistes borderline.
Je mets au défi ces gland de me prouver qu'après avoir vu le chef d'oeuvre Apocalypse Now (ou n'importe quel film de guerre reconnu) ils pouvaient m'expliquer pourquoi il y a la guerre dans le contexte choisi par le film.

 

Apocalypse Now - guerre civile ?

Apocalypse Now est une adaptation du roman Au Coeur des Ténèbres de Conrad qui se déoule au Congo. Ceux qui sauront expliquer la guerre du Vietnam ne l'on pas apprit dans le film (ni dans Voyage au Bout de l'Enfer ni dans Full Metal Jacket...)
Autre détail à propos du film de Coppola. C'est Willard, un américain, qui doit aller tuer Kurtz, un autre américain, qui se bat avec des américains, des vietnamiens et des cambodgiens contre des vietnamiens et des américains. Qui tire sur qui ? N'est-ce pas une guerre civile tout aussi confuse que celle décrite par Garland ?
Pourquoi les Américains sont intervenus en Somalie dans La Chute du Faucon Noir ? Lors de quelle bataille se déroule le film Croix de Fer ? Qu'est-ce que les Amerlot foutaient sur cette île, et quelle île, dans La Ligne Rouge ?...
En gros, les américains peuvent aller buter n'importe qui à l'autre bout du monde sans qu'on ai besoin de savoir pourquoi, mais si des occidentaux se tuent entre eux, alors il nous faut des explications.
Garland traite la guerre aux USA comme nous avons l'habitude de traiter les conflits en Afrique, et ça nous déstabilise. Bien joué.

Alex Garland est prudent car si on veut que le film ai une bonne durée de vie, il doit s'adapter aux lieux et à l'époque où il sera projeté (et pas tourné). On ne peut pas affirmer un déclencheur précis qui figerait les évènements dans un espace-temps (après tout, qui aurait pu prédire les gilets jaunes, la crise COVID ou le réchauffement climatique?:)). Le récit doit pouvoir être mobilisable en prenant en compte que les circonstances sont des détails par rapport au schéma. Le sujet politique est plus philosophique qu'historique.

Si c'était en France que se déroulait le film, on aurait pas besoin non plus de préciser, on le sait bien. Les fachos conflictualisent la société, la divise, pensent en terme d'ennemis et ne laissent pas d'autre choix que la soumission ou la rébellion.

D'un côté, je suis plutôt content qu'un film de cette importance tende vers l'antifascisme.
D'un autre, si on pense que Garland ne voulait pas limiter son propos aux USA, je ne suis pas convaincu par cette histoire de dépassement des polarisations dans d'autres contextes.
Je ne crois pas au dépassement des clivages gauche/droite dans le cadre d'une guerre civile en Europe. En France, pendant l'occupation, la résistance voyait des communistes combattre les nazis aux côtés de nationalistes d'extrême droite. C'était possible car il y avait un envahisseur.
Dans le cas d'une guerre civile, c'est justement cette polarisation qui mène à la guerre en général (d'autant plus en Europe de nos jours où l'extrême droite est sur le point de conquérir les institutions avec l'aide de la droite tradi).
La droite sera toujours plus du côté de l'extrême droite que de la gauche.
À l'époque c'était "plutôt Hitler que Bloom", aujourd'hui c'est "plutôt Lepen que Mélenchon". Ou encore, "plutôt les identitaires que les wokes". C'est le chemin que prend notre droite nationale (de Macron à Zemmour).
Mais bon, ne limitons pas notre réflexion à ce genre de spéculations car ce n'est vraiment pas l'intérêt du film.

ENNEMI INTIME

Je me rapproche maintenant de ce qui m'obsède personnellement, le rapport entre l'intention et la forme. Sont-elles cohérentes?
Alex Garland commence avec un style très proche du sol. Presque documentaire. Très subjectif. On comprend le positionnement des protagonistes et le film évite de nous mettre à la place des soldats. Le journaliste conserve toujours un regard extérieur, et critique.
Le film cherche à brouiller les pistes et refuse de désigner le camp des rebelles (pour lequel il a de la sympathie) comme le camp des gentils. La situation est cruelle et complexe.
Elle met à l'épreuve l'intégrité et l'éthique du journalisme.
Si la situation était clair, ce serait trop facile. Ce n'est justement pas une guerre entre les valeureux libérateur face à la barbarie nazie. C'est une guerre entre membres d'un même pays. Parfois d'une même ville.

Je vais résumer le scénario (ATTENTION SPOILERS) afin de bien comprendre de quoi il retourne.

- On ouvre le film sur un Attentat - la population souffre des restriction, de l'eau en l'occurrence. Puis, il y a une explosion et des civils tués.
C'est très proche de ce qu'on trouve dans la merveilleuse BD DMZ qui parle d'une guerre civile moderne aux USA (et qui correspond plus à ce que les gens s'attendaient à voir, mais qui a quelques années maintenant).
On plante le décors d'un pays occidental qui vit ce que les pays touchés par la guerre civile ont subit (petit goût d'effondrement). Y compris peut-être des pays touchés par les interventions américaines. On doit comprendre (en tant qu'occidentaux) "ça peut nous arriver". On en profite évidemment pour caractériser les personnages, car ce sont eux le sujet du film.
- Ils se rencontrent dans un hôtel et la jeune journaliste (Jessie) parle de la coïncidence que ses deux modèles s'appelle Lee, faisant référence à une photojournaliste qui a couvert la seconde guerre mondiale (dont la découverte du camp de Dachau ou l'appartement d'Hitler au moment de sa chute).
- La petite bande fait une première rencontre dans une station essence. Une bande de redneck défend sa propriété contre le pillage dû aux pénurie (inutile de rappeler la centralité du pétrole pour les USA). Ils torturent des gens qu'ils connaissent. Ça rappelle le Rwanda où des gens étaient massacrés par leurs voisins. Le lien entre propriété et armes à feu (et racisme) est constitutif de la violence aux Etats-Unis.
- Camping - Jessie, la novice, est choquée. Lee, la vétérane, se pose des questions éthique avec son mentor Samy. Lui garde une éthique rigoureuse alors que Joël ne pense qu'à l'action.
- escarmouche urbaine - Le groupe suit une milice (boogaloo, ce qui peut crédibiliser son hypothèse contextuelle d'alliance rebelle entre états antagonistes politiquement) qui se bat contre les troupes gouvernementales. Jessie prend sa première photo en situation de danger : un combattant blessé. Ils abattent un ennemi à l'agonie et des prisonniers de sang froid. Ce qui nuance quelque peu le camp du bien.
- Camp de réfugiés - Passage obligé mais corrosif. Serons-nous un jour nous-mêmes des réfugiés? Cette question peut sembler un peu simple mais c'est ce qui fait sa puissance. Une question si banale ne devrais plus être posée aujourd'hui. Ce n'est pas le film qui est simpliste, c'est ce monde qui oublie ses fondamentaux. Le film assume son penchant humaniste. Une personne avisée m'a fait remarqué qu'alors qu'on traversait des lieux marqués par la mort maculés de tâches de sang, dans ce refuge, les enfants jouent et les murs sont recouverts de peinture (on dit que c'est cliché mais traiter le camp de réfugié à l'opposé du misérabilisme habituel, c'est tout l'inverse).
- Ils arrivent dans une villeen plein déni qui prétend se tenir à l'écart du conflit. Alors que l'on a ouvert le film avec des restriction d'eau et de carburant, ici on arrose sa pelouse et on ne rationne pas l'essence. Cela fait penser au fait que nombre d'américains pensent que leur mode de vie n'est pas négociable. Ça m'a rappelé aussi "Paris est une fête", au lendemain de l'attentat du Bataclan. Évidemment, ceci n'est qu'une façade. La boutique vide et les gardes sur les toits révèlent l'hypocrisie. La guerre présente des situations de contraste et d'absurdité qui mettent à l'épreuve la santé mentale des protagonistes. Cette pause shopping ramène le personnage de Lee au fait qu'elle est en plein PTSD et qu'elle ne sait plus ce qu'est une vie normale. Elle ne sait plus qui elle était avant de devenir une reporter de guerre. S'habitue-t-on un peu trop à l'inacceptable?
- Embuscade - Ils tombent sur une équipe de snipers pris sous le feu d'un autre tireur, au milieu d'un décors de noël tout à fait inapproprié. On ne sait pas qui est dans quel camp et ce n'est plus la question. Il faut juste tuer ou être tué. Il y a un côté scène du pont de Do Lung (Apocalypse Now film de référence évidente, le fleuve étant remplacé par la route). Les protagoniste sont prit au piège d'un tireur mais surtout de l'engrenage de la violence. Lee sera-t-elle capable de photographier Jessie si elle prenait une balle?
- Charnier - On arrive à la scène pivot du film. Ce qui devait arriver arrive. Le drame. La question de l'extrémisme de droite et du nationalisme qui conduit au crime est enfin clairement posée. La scène se passe de commentaire (j'y revient plus en détail plus loin). Suite à ça, le sage, la conscience du groupe, est tué. Les personnages vont donc basculer ou avoir un sursaut salvateur.
- Ils arrivent à Charlottesville (ville du célèbre attentat d'un néo-nazi qui a foncé en voiture dans une manif antifa, cité dans le film comme un photoreportage qui a rendu célèbre Lee, et qui permet de rappeler l'hypothèse du réalisateur sur ce qui peu générer une guerre civile). Les persos encaissent et décident de suivre les soldats.
- Assaut final - C'est la guerre totale à la capitale. La maison blanche est prise d'assaut. C'est Bagdad dans les rues. Lee est en crise. Jessie est devenue téméraire et accroc à l'adrénaline. Au moment de rentrer dans l'enceinte du bâtiment, Lee reprend ses esprit.
Ils suivent les soldats qui se battent devant la porte du bureau ovale. Lee est touchée. Elle est prise en photo par Jessie. Les deux journalistes restant accomplissent leur mission.

Le film raconte donc le périple de ce groupe de journaliste et comment ils vont réagir aux épreuves qu'ils vont traverser. Le trope classique du novice qui est sur la brèche entre les différentes option symbolisées par ses modèle, jusqu'à ce qu'elle bascule d'un côté ou de l'autre (Platoon). Les situation sont un peu cliché (il y a des ivariables dans la guerre), mais si vous regarder les actualités, la réalité et souvent plus caricaturale encore.

Platoon - De quel côté va-t-il finir ?

Lee, sur la brèche, traumatisée, est en train de perdre la foie en sa mission. Mission journalistique indispensable au bon fonctionnement démocratique dont l'éthique est représentée par le personnage de Samy, le vieux sage. Joël représente plutôt le côté sensationnaliste accroc à l'adrénaline, au scoop, au buz, à l'info spectaculaire que Garland estime (à juste titre) dévoyer la noble mission de ce métier qui peu servir de contre-pouvoir comme d'outil de propagande.
Enfin, Jessie représente la candeur, elle n'a pas encore assez d'expérience pour choisir sa voie. Sera-t-elle du côté de l'éthique ou du spectacle? suivra-t-elle l'exemple de son mentor (elle-même en période de doute) ou du charognard? Quel effet auront les chocs qu'elle subira tout au long de ce parcours?

On plante le décors et on pose les questions sur le journalisme.
Une fois que les persos sont calés, on entame le cœur de l'intrigue. La scène des snipers est un jalon qui enregistre les premières évolutions.

Devant l'apparente insensibilité de Lee, Jessie se demande, si Lee aurait le cran de la prendre en photo si elle se faisait abattre. Lee répond "peut-être". Elle ne sait pas encore de quel coté moral elle se trouve.

Le groupe croise la route de collègues inconscients et amis de Joël. Jessie joue le jeu mais cela tourne au drame. Par imprudence ils tombent entre les mains de criminels de guerre xénophobes.
Les deux journalistes hongkongais sont assassinés. Samy, qui voulait rester à l'écart pour ne pas prendre de risque, s'implique et leur sauve la vie. Il le paye de la sienne. Il est puni de ne pas avoir respecté sa déontologie d'observateur et de non intervention.
Lorsque Samy est tué, Lee réalise que cette guerre lui a prit son mentor. Il était la conscience qui la tenait tant bien que mal rattachée à sa mission. Elle efface la photo qu'elle avait prise de sa dépouille, montrant qu'elle veut retrouver son humanité (hommage). Joël, plus choqué que prévu, pète un plomb et se défonce. Au réveil, il est devenu obsédé par son projet d'interview et toute humanité (et neutralité) à disparue avec la mort de ses amis et de Samy. Lui, il a basculé.
De quel côté tombera Jessie? Il est fort probable qu'elle se sente coupable.

Lors de la bataille, Lee craque et perd ses moyens. Elle est prostrée et ne fait pas de photos. Jessie, endurcie par les épreuves, a prit la place de Lee. Elle prend des risque et mitraille, comme le groupe soldats. Elle se sert de son appareil argentique qui fonctionne comme un fusil, tire et recharge. (Pas mal de commentateur.ice.s ont interprété son choix de l'argentique seulement comme de la frime, du romantisme grossier. C'est condescendant et traduit une sorte de dénigrement de la jeunesse en lui prêtant systématiquement des intentions médiocres).
Lee reprend ses esprit, comme un réflexe professionnel. Elle flaire le scoop.
Dans le dernier assaut, Jessie, imprudente, est sur le point de se prendre une rafale. Lee intervient et prend les tirs à sa place tandis que Jessie prend des photos.
Lee est punie à son tour d'être intervenue. C'est finalement Jessie qui a prit une photo de Lee qui se fait abattre. Elle est choquée. Ni elle ni Joël ne vérifie si Lee est encore vivante (après tout elle porte un gilet par balle). Quelle insensibilité ! Sans doute que la mort d'une journaliste n'est rien par rapport à l'Hisotire qui se déroule à quelques pas.
(Nous alarmons-nous tant que ça sur la mort des journalistes ? L'armée isrélienne en a tué plus lors de son assaut sur Gaza que dasn tous les autres conflits réunis actuellement, et pourtant, cela ne freine pas le massacre).

Les deux journalistes restant sont à deux doigts de mettre la main sur le scoop de leur vie. Joël ne respecte aucune éthique et interrompe les soldats pour poser sa question au président. Jessie prend la photo. Le film se termine sur un cliché des soldats qui posent avec la dépouille du despote comme une photo de trophée de chasse, cynique (ça rappelle le générique de fin de La nuit des morts vivants).

SOLDIER GAZE

Le film évite jusqu'à l'assaut final de prendre le point de vue des soldats et reste sur celui des journalistes. La guerre n'est pas esthétisée. Les combattants ne sont pas des héros.
Ce qui me dérange, c'est qu'à la fin, lors de la bataille de Washington, on prend le point de vue des soldats. Il y a des plans spectaculaires (vue aériennes des tirs de roquette, les hélico qui survolent les monuments...), de l'esthétisation (la troupe qui avance sur les toits, en contre-jour à la lueur des balles traçantes), des champs/contre-champs entre ceux qui tirent et leurs victime donnant un aspect victorieux, héroïque à l'unité qui pénètre dans la maison blanche.

 

Les fils de l'homme, le plan séquence légendaire

La scène prétend vouloir s'inscrire dans la lignée des fils de l'homme mais me parait plus proche de Call of Duty (attention - je ne fait pas intervenir une réf. de jeux vidéo pour dénigrer ce médium, au contraire, je considère le JV et le ciné comparables et COD est une franchise exemplaire sur cette question). Cette séquence me parait alors osciller entre la continuité de la condamnation de cette guerre et le fait de céder à l'esthétisation de celle-ci (on voit qu'il cherche à convoquer des films qui l'ont inspiré comme Les Fils de l'Homme, Apocalypse Now ou la Chute du Faucon Noir...).
S'il s'agissait de montrer que le point de vue de Jessie avait changé, c'est confondre le propos du film et le point de vue du personnage. Pas besoin que le film adopte le point de vue des soldats pour comprendre que les personnages ont perdu leur distance.

Ne cède-t-il pas non plus à son plaisir de fumer un despote lorsqu'on connait ses préférences. Dans ce cas, le film me parait un peu lâche. Pourquoi avoir tourné autour du pot? En faisant mine de ne pas y toucher comme si ce n'était pas assumé. Aurait-il eu peur en pleine période électorale aux USA?

Ou bien cède-t-il, comme Verhoeven, à la tentation du spectaculaire, en particulier pour répondre aux attentes implicites d'un climax sous forme de bataille finale ? "Faut que ça claque! Un assaut sur Washington (COD MW2), faut des chars, des roquettes partout, des hélicos, des avions, faire péter des trucs etc..." Et il en avait les moyens.

COD MW2 ou scène finale de Cvil War ?


C'est comme si le film changeait de point de vue avec les persos, or c'est le dernier mot du film. Ce qui le rend cynique à mon avis (plus qu'une mise en garde).
C'est le contraire de Dune, qui met les scènes d'action au milieu du film et évite d'en faire des caisses au climax car ce serait faire trop d'honneur à la prise de pouvoir d'un despote.

- Je repense à ce célèbre plan séquence dans Les Fils de l'Homme. La bataille du camp de réfugié (le climax) filmé en plan séquence. Il n'y a pas de champ/contre-champ. On ne prend jamais le point de vue des soldat. Nous sommes toujours à distance, menacé. On ne voit pas bien sur qui ils tirent ou qui leur tire dessus, à part de lointaines silhouettes. Les contre-champ de Garland coupent l'immersion et les plans sur les tireurs sert le langage du conflit. Alfonso Cuaron ne perd jamais son intention, celle de suivre un civil en danger. Non pas de mener un assaut mais de le subir. On insiste sur les victime, pas sur les meurtriers. On voit des civils, des blessures.
- Je repense à la scène de Sicario dans les tunnels. Là, nous sommes du point de vue des membres du commando, et pourtant. Les soldats pénètrent dans les passages souterrains pour éliminer les tueurs d'un cartel. On est derrière les tireurs, on ne voit rien. Il fait nuit, les tunnels sont étroits. Il utilise beaucoup le hors champ. Nous avons la tension, le danger, mais pas la satisfaction de la puissance. Ça reste spectaculaire dans la mise en scène et le graphisme, mais la violence n'est pas esthétisée ou rendu jouissive. C'est froid et sans gloire.
- Je repense à la scène de fusillade finale de l'ordre et la morale. Mathieu Kasovitz a préalablement humaniser les preneurs d'otage. La caméra suit les opérateur du GIGN, on sent la tension, le danger etc... comme pour Sicario, il y a des tirs, on croise des cadavres, mais nous ne nous repaissons pas de mises à mort. Après l'assaut, les victimes sont montrés dominées ou torturées. On ne peut pas trouver cet assaut héroïque.

J'aurais préféré que le ton du film se maintienne. Ce que je déplore, ce n'est pas que la promesse d'un titre et d'une bande annonce ne soient pas respectées. Mais plutôt que j'ai l'impression que le film se contredit, pour privilégier une réponse de qualité moindre. J'ai bien peur que s'il voulait critiquer la guerre, il n'ai livré une scène d'action qui la sert.

Et le public ne s'y trompe pas en argumentant que cette scène d'action spectaculaire vaut bien de se taper l'ennui de ce qui précède. "Ce n'est pas un film d'action mais ne vous inquiétez pas, il y a une bataille qui défonce à la fin". Contradictoire.
C'est tout ce que je voudrais éviter dans mes prochaines œuvres.

Soit le film est anti-guerre et il dérape à la fin.
Soit le film est antifa et il n'assume pas assez.
Soit, il est confus et c'est le risque de perdre la maitrise.
Soit, un truc m'échappe et c'est tout aussi probable. Quelqu'un a une hypothèse qui éclair ce choix de façon logique ?

CYNIQUE WAR

Pour conclure, Civil War n'est pas vide.
Il livre un regard qui n'est pas révolutionnaire, certes, mais qui fait office de rappel et de provocation. Si le film ne parle pas assez de la guerre civile, il en provoque une chez le public. Il révèle les clivages que l'on prétend absent du film. Et c'était surement son objectif. Si on juge un film aux réactions qu'il provoque, ce film a une influence et nous nous sommes fait bolosser. Bravo l'artiste.

Il est très bien réalisé (autant dans la mise en scène que dans la technique), les actrice et acteurs font grave le job. La progression des personnage est très intéressante car elle pousse à réfléchir sur la condition du journalisme (nœud névralgique de nos sociétés) même si les snobs trouveront toujours une œuvre qui a fait mieux (et alors?).
C'est ce qui le rend très politique dans le sens philosophique et non anecdotique (oubliez le contexte on s'en fout). Il penche plutôt vers l'humanisme même s'il peut sembler pessimiste.
C'est encore un de ces films d'auteurs qui s'injecte de l'action, sorte de crossover que l'on peut voir dans Joe, Les Brasiers de la Colère etc...

Je trouve son rapport à la violence contradictoire et contre-productif à la fin.
Ce qui me laisse une impression de cynisme plus que de mise en garde.
La fin est un moment décisif pour les personnages comme pour le sens du récit, il faut s'assurer qu'elle soit cohérente dans le fond comme dans la forme. Je reste assez convaincu qu'on se fout que le contexte soit clair, mais qu'il faut que l'intention du film le soit (ce qui ne signifie pas de donner une réponse. Par contre, la question doit être explicite).

Finalement, le despote est tombé, mais qui prendra le pouvoir? Il y a dans les forces rebelles des types pas très progressistes (boogaloo bois et xénophobes). Quant aux journalistes qui survivent, ce ne sont pas les plus éthiques.
Je suis un petit peu déçu, à moins que je sois passé à côté moi aussi.
Je devrais le revoir.

Certains ont dit que ses interviews étaient plus intéressantes que son film, il y a une part de vérité. Moi je dis que les commentaires et clivages générés par le film sont encore plus intéressantes et justifient à elles seules cette proposition cinématographique.
J'espère qu'il saura être plus explicit sur ses intentions dans ses prochaines œuvres.
Malgré tout, c'est un film qui pousse à penser, qui fait parler. Il traite de sujets importants. On peut s'en saisir. Je le recommande pour tout ça et je continuerais d'accorder ma confiance à Alex Garland qui fait des film de genre qui se dégustent à l'apéritif.

DUNE - RÉSOUDRE LA DISSONANCE CINÉMATO-NARRATIVE

24 avril 2024 à 22:18
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Dans mes réflexions sur le récit, les dernières adaptations ciné de Dune , par Denis Villeneuve, m'ont apporté pas mal de matière. Je vais essayer de livrer mes idées et d'expliquer pourquoi je trouve que cette nouvelle adaptation est une œuvre mature...

Ayé, c'est parti pour de bon

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Salut à toustes. J'ai sorti le T02 de Blood Punks fin 2020. J'ai galéré depuis sa sortie. Nous sommes fin 2023 et pas de tome 3. Entre le Covid, les problèmes de colloc toxique, les élections de 2022, la prise de tête pour trouver le bon dosage dans le...

Conflit Israélo-palestinien. La colonisation déshumanise le colon comme le colonisé.

3 novembre 2023 à 21:06
Par : Mikeulponk

STUPEUR

7 octobre 2023 - Lorsque j'ai reçus l'info, ma première réaction a été la stupeur.
"La stupeur est un état dans lequel la conscience se trouve modifiée en une incapacité à ressentir, penser, juger, ainsi que d'agir ou réagir de façon appropriée à la situation."

Il faut du temps pour assimiler l'évènement et je ne pouvais rien dire de mieux que "C'est chaud", "ça à l'air sale", "il vient de se passer un truc gros et vénère".

Puis très vite, parce que je connais la situation et les forces impliquées, "Il va y avoir des conséquences terribles, ça va faire mal".
Comme si l'évidence d'un massacre imminent empêchait de prendre le temps nécessaire pour regretter les évènements présents.
Mon empathie est bloquée car je me sens submergé par une énorme quantité de pensées simultanées.
D'abord, la perspective des massacres de civils qui vont suivre, ce n'est pas terminé.
Puis j'anticipe les débats dégueulasses qui vont avoir lieux.
Je m'apprête à me défendre et toute l'histoire refait surface.

Bien sûr qu'on se remémore le contexte car on sait que la situation est complexe, loin d'être nouvelle, que rien n'arrive par hasard, que nous cherchons à nous situer pour comprendre et anticiper.
Nier le besoin de contextualiser est malsain. Tout le monde contextualise. Il y en a tout de même qui ignorent tout du contexte et par fainéantise font sans. D'autres, pire encore, le connaissent et choisissent malgré tout de s'en passer car leur avis n'en a pas besoin. Il ne repose pas sur les faits mais sur les affects. Surement car les faits leurs donneraient tord.

Pour ma part, dans un premier temps, je préfère éviter une expression maladroite qui, en plus de prendre le risque de manquer de justesse et entamer l'intégrité que j'essaye de conserver, peut créer des conflits inutiles.
Dans ces cas là, il vaut mieux s'abstenir le temps d'y voir plus clair dans sa propre pensée et ses propres ressentis (par l'étude bien sûr, pas en attendant qu'on nous dise quoi penser). Ce qui est contradictoire avec la logique médiatique, qui fait beaucoup de dégâts. C'est une tendance réactionnaire typique.

On ne peut que constater qu'un acte d'une très grande violence vient de se produire.
Que des victimes civiles ont subit des atrocités.
Que les conséquences vont être terribles.
On ne peut que déplorer que ce conflit dure depuis si longtemps et continue de provoquer des massacres.

Quel luxe avons-nous de pouvoir l'oublier ou de vivre s'en même s'en soucier!

Ça n'a pas commencé le 7 octobre.

Nous parlons d'un conflit qui date de plus de 100 ans et qui n'a fait que s'envenimer.
À tel point que les deux opposants les plus hostiles à la paix sont au pouvoir à Gaza comme en Israël.
L'issue qu'on nous propose c'est, soit une guerre éternelle de plus en plus atroce, soit l'extermination des Palestiniens, soit une solution à deux états (de moins en moins crédible selon beaucoup d'experts) ou un état binational.
Autant dire que la seule solution qui m'intéresse est évidemment la solution qui prend en compte les deux parties. La reconnaissance des deux peuples et la démilitarisation.
Ça ne résoudra pas tout instantanément mais c'est un pré-requis incontournable.
Justice va devoir être faites si on veut la paix là bas, au lieux de creuser encore plus le fossé d'injustice qui crée cette situation.

Clairement, les premières réaction (agressives et va-t-en guerre) ne vont pas dans le bon sens et c'est relou, parce que c'est toujours comme ça, de pire en pire.

J'entend beaucoup de réactions de la part d'individus qui ne savent presque RIEN de ce conflit, loin d'être facile à résumer.
La moindre des choses est de savoir comment on en est arrivé là avant d'exprimer autre chose que sa peine face à la violence.
Sinon, le risque est d'encourager la guerre par ignorance, manque de lucidité, bêtise ou fainéantise.

Petit résumé grossier du conflit :
années 1900 - L'antisémitisme grimpe en Europe et les juifs sont persécutés (pogroms, affaire Dreyfus). Le sionisme a pour objectif de doter le peuple juif (dispersés en minorités vulnérables dans une diaspora mondiale) d'une terre où fonder un état pour lui servir de refuge (c'est légitime).
Les britanniques, en bons impérialistes coloniaux, vont jouer avec les communautés juives et arabes en promettant la Palestine aux deux partis avant de se l'accaparer pour eux.
Tout cela sans jamais prendre en compte l'avis des habitants arabes de Palestine (80% de la population).

Le génocide perpétré par les nazis avec la complicité de toute l'Europe (les français en champions à cause du gouvernement pétainiste de Vichy) se sent coupable et doit réparer sa merde (ou la planquer à l'autre bout de la méditerranée).
La création d'Israël est décidée par l'ONU. Les arabes ne sont pas d'accord. On le fait quand même. C'est donc la guerre.
É-vi-dem-ment!
Les arabes n'acceptent pas de se faire exproprier et dicter leur destin par des colons. Les juifs, qui viennent de subir un génocide, sont pressés de trouver un refuge et s'imposent par la force (ils l'ont). La communauté internationale s'en mêle pour foutre la merde et s'en lave les mains une fois que le mal est fait pour ensuite condamner sans agir.
L'insécurité des juifs est réelle et les droits des Palestiniens bafoués.

On laisse faire.

Probablement qu'à l'époque, pour l'occident, des juifs et des arabes qui s'entretuent à plusieurs milliers de kilomètres ne devait pas les préoccuper beaucoup (l'après guerre demande aux pays européens de se reconstruire, de gérer une grande quantité de réfugiés, de raser les têtes des collabos, rétablir l'ordre dans les colonies, de tracer les frontières entre blocs, d'embrayer sur une nouvelle bagarre internationale qu'on appellera "guerre froide"...).

La situation ne fera que s'envenimer.
Première guerre dès le lendemain de la déclaration unilatérale d'indépendance d'Israël (1948) entre le nouvel état et tous ses voisins (ligue Arabe). La Palestine est engloutis (par tous les belligérants) et ne voit jamais le jour.
Les arabes sont chassés massivement du territoire Israélien (la Nakba). Ils clament encore aujourd'hui leur droit au retour.

À partir de 1967, lorsque le gouvernement d'Israël occupe la totalité du territoire et accepte la colonisation tout en refusant la création d'un état Palestinien, c'est une nouvelle entaille aux relents religieux qui repousse la création d'un état pour les Palestiniens.

Essor des mouvements armés pro-palestiniens (Fatah - OLP, guerre du Kippour1973) et du terrorisme international (Munich 1972).
1982, guerre du Liban, radicalisation de ces mouvements (Hezbollah, Hamas).

Une lueur d'espoir pour la paix voit le jour en 1993 avec les accords d'Oslo.
Mais des deux côtés, les extrémistes font échouer les accords et prennent le pouvoir (En Israël et à Gaza).
Depuis, Israël prospère et n'a plus intérêt à négocier. C'est la plus grande puissance du secteur. (en particulier grâce à l'aide colossale des USA qui sont bien contents d'avoir une enclave pro-occidentale au Moyen-Orient). Le gouvernement d'Israël qui tend vers l'extrême droite religieuse peut poursuivre son projet colonial, toujours illégal, mais surtout et avant tout inhumain.

En 2005, la bande de Gaza est évacuée, la transformant en champ de tir.
La Palestine est toujours privée d'état indépendant. Gaza vit dans les décombres. Les palestiniens sont soumis à l'autorité militaire et coloniale Israélienne qui n'a aucune intention de freiner sa domination. Les injustices se multiplient dans l'indifférence générale, les rancunes s'alourdissent, le désespoir se creuse, la rage se développe.
L'issue est de moins en moins optimiste. Et patatras!

LAS, AGACÉ, MAIS PAS SURPRIS.

Ce qui est arrivé est à la fois surprenant et pas si surprenant que ça.
Surprenant car l'attaque est objectivement d'une ampleur inédite et d'une brutalité extrême (c'est ça de la violence extrême, et non pas quelques bris de vitrines ou des jets de canettes).
Mais pas si surprenant car, lorsqu'on suit la situation depuis des années, c'est ce que tout le monde voyait venir (d'où l'intérêt du contexte et de ce petit résumé).

Le désespoir et la rage gagnent du terrain proportionnellement aux injustices subies par le peuple palestinien (et par les habitants de Gaza en particulier) abandonnés au sort que leur inflige les autorités Israéliennes depuis des décennies.
On sait que tant que le gouvernement d'Israël maintiendra cette saloperie de politique coloniale, la sécurité d'Israël sera menacée. Car l'opprimé cherche toujours à se libérer.

La population Israélienne vivait protégée par l'armée qui se chargeait efficacement du sale boulot. Étaient-ils naïfs au point de croire que le Hamas ne trouverait jamais une faille? Qu'ils pourraient continuer à martyriser la bande de Gaza sans que les plus déterminés des gazaouis finissent par retourner la table. C'est ce que les gens poussés au désespoir font.
C'est chose faite.

Ça ne surprend vraiment que les ignorants ou les adeptes du déni.

L'histoire nous a déjà donné beaucoup de clefs sur l'expérience coloniale.
C'est aussi débile de nier cette histoire que de refuser de contextualiser.
L'ignorance n'a jamais été bonne conseillère.
Faut-il rappeler qu'ignorer l'histoire c'est se condamner à la répéter?
Vous connaissez l'histoire des massacres de Sétif, Guelma et Kherrata de 1945?
Le déni à mené à 8 ans de guerre fratricide dont on ne s'est pas encore remis. J'y reviens plus loin.

Le Hamas se déchaine en se rendant coupable de crimes de guerre.
L'aveuglement (ou le cynisme) du gouvernement Israélien porte sa part de responsabilité.
La cruauté des guerres coloniales n'a rien de nouveau. En tant que français, on devrait le savoir mieux que personne plutôt que de jouer les outrés du dimanche. Je ne dis pas ça pour minimiser, bien sûr.
C'est de la lassitude et de l'agacement (il serait temps de réaliser qu'il y a des innocents qui se font tuer là bas depuis 75 ans que ça dure et qu'on le répète), ce qui prouve que je ne suis pas insensible.

Au contraire, j'y suis sensible depuis assez longtemps (je n'ai pas été réveillé en sursaut le matin du 7 octobre) et ça use.

J'aimerais aussi qu'on démasque les hypocrites professionnels qui nous jouent la comédie pour nous prendre pour des pigeons.

JE HAIS LES HYPOCRITES, LES SIMULATEURS ET LES IMPOSTEURS

Après un tel crime au potentiel terrifiant de dégénération, on espère, bien naïvement, que les abrutis qui prétendent nous gouverner ne déconneront pas en pourrissant les débats en notre nom.

Bah si. Quand il s'agit de nous décevoir, ils dépasse toujours nos pire craintes.
Comme à leur habitude, les responsables politiques confirment leur irresponsabilité.
Tout de suite, il y a une vague de forçage obscène.
Nous n'avons pas le temps d'accueillir l'évènement à notre façon.
Pour ces tordus, si on ne condamne pas absolument le Hamas, on est disqualifié et accusé de faire l'apologie du terrorisme. Si l'on ne se soumet pas à l'injonction à soutenir le gouvernement d'Israël, on est antisémite.
L'ambiance est nauséabonde depuis un moment et ça s'aggrave à chaque scandale médiatique.

Je ne remercie pas mes camarades d'avoir produit des communiqués hâtifs et maladroits qui ont offert sur un plateau le bâton pour se faire battre. On les connait les fafs et les faux alliés baltringues, alors soyons plus malin que ça.

La colère prend alors la place de la compassion.
J'en veut à tous ces irresponsables et ces hypocrites de nous polluer comme ça.

- À droite, les injonctions autoritaires veulent instrumentaliser l'émotion pour orienter politiquement nos réactions. Nous faire adhérer à l'inacceptable car ils voudraient qu'on adhère à leurs propres abus (stratégie du choc).
On sait qu'ils sont insensibles à la vie des autres et qu'ils veulent simplement nous mobiliser artificiellement à leurs projets liberticides écœurants (l'abjecte Darmanin, bandeur des lois scélérates, qui veut détruire le droit de manifester ou censurer la parole d'opposition).

Ce sont des imposteurs. Des pervers opportunistes.
Je ne les crois pas sincères une seconde. Leur indignation est exemplairement sélective et révèle leur caractère autoritaire et raciste.
On dirait que ça les excite la guerre quand il s'agit de tuer des arabes.

Mais ce n'est pas eux qui iront faire le sale boulot bien sûr.

Avec l'extrême droite (avec lesquels ils applaudissent en cœur à  l'assemblée) ils cherchent à s'en prendre aux musulmans en priorité, en faisant mine de mettre leur antisémitisme historique de côté le temps d'une alliance identitaire objective.
Ce sont des cyniques. Ils haïssent plus les arabes que les juifs pour l'instant. Et toutes les occasions sont bonnes pour s'en prendre à la gauche. Même à l'occasion d'un massacre (rappelons l'affaire du "fond Marianne").

- À gauche, on leur reproche (à juste titre) une réaction trop hâtive et beaucoup de maladresse (dont les motivations sont à analyser avec soin). Mais on voit bien qu'il s'agit du prétexte idéal pour disqualifier ce camp politique tout en masquant les vraies motivations de ces condamnations (rancunes et règlements de comptes bassement politiques).

La gauche radicale est moins antisémite que les autres. Il y en a. Mais ce camp politique a l'antiracisme dans son ADN, ce qui réduit considérablement la casse, et nous rend aussi plus exigeant envers elle.
Leur attitude est indélicate et brute. Leur réaction est à expliquer par l'histoire et l'exigence toute matérialiste qui manque en l'occurrence de sensibilité et d'empathie.
Il y a des vieux militants de la cause pro-pal' qui pataugent dans cette misère depuis bien plus longtemps qu'au matin du 7 octobre. Alors ils ont des réflexes malvenus qui ne leurs ont pas laissé le temps de comprendre que ce qui venait de se passer était différent.

C'est une erreur politique qui porte préjudice à l'image de notre camp et les plus perfides de nos adversaires ne vont pas manquer d'en profiter.
Même si les communiqués sont critiquables, cela ne justifie en aucun cas le déchainement disproportionné auquel s'abandonnent leurs détracteurs. La mauvaise foi est en roue libre.
L'attitude têtue des responsables du communiqué, même si elle a ses raisons (pour ne pas baisser l'échine face à l'assaut des droitards), ne fait qu'encourager l'antipathie.
Ils perdent beaucoup de point alors qu'ils connaissent le sujet mieux que les autres et que leur position politique est bien plus juste. Soyez plus malin!

J'en veut d'autant plus à celles et ceux qui se prétendent de gauche et qui font semblant de ne pas comprendre la position de la gauche radicale.
Ils hurlent avec les loups de l'extrême droite et épousent les éléments de langage de l'ennemi. C'est minable et loin d'être la première fois.
Quant à celles et ceux qui ne comprennent vraiment pas la position de la gauche radicale, leur ignorance devrait leur imposer le silence plutôt que de tirer sur leur propre camp.
Ce sont des imposteurs. Cette gauche bourgeoise, paumée dans ses compromissions, n'a rien à dire, tout à se reprocher (gouvernement Hollande, on ne t'a pas oublié) et n'a pas trouvé mieux pour se faire oublier que de s'en prendre à leurs alliés. Quand on a rien à défendre, on enfonce la concurrence.

Après leur déroute lamentable aux présidentielles, les cocos (vieux réacs) et les bobos du PS et des verts avaient sucé Mélenchon (après lui avoir d'avantage craché dessus que sur l'extrême-droite) pour obtenir quelques sièges. Maintenant qu'ils sont bien assis dans leurs fauteuils et qu'ils palpent leur pognon public, ils cherchent à torpiller l'alliance qui n'était pour eux qu'une opportunité pour sauver les miettes de leurs partis foireux. Ils prouvent qu'ils n'avaient aucune intention de coopérer sincèrement. Comme la honte ne les étouffe pas, ils choisissent un tel moment. Une tragédie doublée d'un assaut de l'extrême-droite.
Ils auraient pu condamner l'évènement sans pour autant se joindre à la meute.
Saboter notre camp politique est débile et c'est offrir à la droite un fameux goûté.

PANIQUE DE COLON

Le contexte pu du fion, on ne peut pas appréhender le choc comme on le voudrait, nos représentants autoproclamés sont en dessous de tout. La gauche a manqué d'intelligence et de probité et la droite se surpasse dans la bêtise et l'immondice.

Dans ce bordel de médiocrité, comment s'en tirer?
Comment trouver sa place pour ne pas se faire démolir ou manipuler?
Moi qui me trouve dans une position d'entre deux (mais pas neutre), je me retrouve piégé dans un chantage odieux qui me dégoûte et m'horripile.
Quels incompétents choisir?
Hurler avec les hypocrites pour se donner bonne conscience (à court terme) ou être solidaire des mouvements plus intègres mais aux manières embarrassantes?
Quel criminel choisir?
Soutenir un gouvernement colonial et ultranationaliste ou un mouvement islamiste et tyrannique?
Quel massacre d'innocents tolérer?
Je préfère un bébé décapité à la machette ou vingt écrasés sous les bombes?

C'est lassant et agaçant. Vraiment!

L'ensemble des personnes conscientes de la situation, tente depuis des décennies, de faire prendre conscience à notre société des injustices qui sont comisent là bas, des vies humaines négligées, de la catastrophe historique et humaine qui s'y déroule, en ne rencontrant que de l'indifférence.
Puis il arrive ce massacre.
Et là, on leur demande de faire preuve de compassion. C'est du foutage de gueule.
En gros, quand on parle de la misère à Gaza, les bonnes gens n'en ont rien à cirer, parce que ce sont des arabes qui crèvent. Tout d'un coup, quand ce sont les israéliens qui payent le prix de cette guerre absurde, ils s'affolent.

Ils s'identifient aux colons qui se prennent la vengeance du colonisé. Cela réveil leur peur de se faire eux-mêmes rattrapé par la façon dont ils traitent les descendants des peuples colonisés (les banlieues par exemple).
Tous ces imposteurs débarquent du jour au lendemain et donnent des leçons de morale au lieu d'assumer qu'il réagissent à une panique de colon.
Ce qui est plus dégueulasse encore, c'est de nous sommer de nous déclarer solidaires "inconditionnellement" avec un état qui conserve à sa tête depuis une quinzaine d'années un gouvernement ethno-ultranationaliste (raciste et fascisant), colonialiste, dont la gestion de Gaza peut être qualifiée de crimes contre l'humanité (colonisation, apartheid, expropriations, meurtres de civils, emprisonnement extrajudiciaire - y compris d'enfants, blocus et maintenant nettoyage ethnique par l'homicide intentionnel de civils et l'exil massif).

En gros, Il faudrait soutenir et s'associer au meurtre d'enfants au nom d'autres enfants assassinés, sur la base d'une sorte de solidarité entre états coloniaux occidentaux.
Quelle civilisation digne de ce nom peut se prétendre démocratique et humaniste en se rendant complice d'une telle infamie?
L'histoire se souviendra de la médiocrité et de la compromission de nos gouvernements. Mais il sera trop tard.

Inversion confusioniste

Être solidaire des populations est légitime.
En tant que personne de gauche, c'est ce qu'on revendique en parlant "d'internationalisme"
. C'est ce que les démocrates entendent par le mot "fraternité" gravés sur les frontons.
Ces principes sont nés de la lutte contre la tyrannie, l'injustice, le fascisme, le militarisme...
Ces principes sont nôtres et on nous le fait payer régulièrement.
Nous sommer d'être solidaires du gouvernement actuel d'Israël, tout en nous désolidarisant des victimes innocentes qu'il va faire, y'a pas moyen!
Refuser de soutenir la vengeance Israélienne ne signifie en aucun cas de minimiser ou d'excuser le massacre planifié par le Hamas.
C'est ne préférer aucun couteau ni aucun sang.
La binarité est une arnaque mesquine.
On peut reconnaitre qu'il s'agit d'une guerre que se livre des extrémistes sans pour autant choisir lequel a la légitimité à massacrer des civils aveuglément.


Par intégrité, je ne peux pas soutenir un gouvernement responsable, à son niveau, politiquement et militairement, de la violence dans la région.
On ne peut pas régler le problème avec les artisans du mal originel, à savoir la colonisation.
Les deux camp ne sont pas équivalents. Israël possède un pouvoir immense, revendiqué, et dont ils se servent pour créer cette situation.
Si le Hamas est un monstre, le docteur Frankenstein est le gouvernement Israélien qui soutien la colonisation.
L'existence du Hamas est une conséquence de la violence de la colonisation, pas la cause.

INDIGNATION SÉLECTIVE

Ce qui me révolte, c'est l'hypocrisie.
Les chevaliers de l'indignation morale (de droite et de gauche) qui se livrent depuis le massacre du Hamas à un concours du plus mortifié ne sont, à mon avis, pas totalement sincères pour certains voir complètement faux-cul pour d'autres.

Il y en a parmi eux qui ne sont pas choqués et nous mentent (Macronie et Extrême droite en tête).

Il y en a d'autres qui ressentent vraiment de l'horreur et de la peine. Bien entendu. Mais ces personnes ne sont pas sincères non plus car elles ne sont pas honnêtes sur ce qui motive et conditionne leur réaction émotionnelle. Elles ne réagissent pas systématiquement de la sorte.

On parle d'indignation sélective.
Elles ne respectent pas LA VIE. Elles sont plus touchés par la vie de certaines personnes.
Pourquoi? Le biais du mort kilométrique? Parfois, mais apparemment pas dans ce cas. C'est plutôt une question d'identification basée sur des critères culturels et ethniques. Ajouté au fait qu'on  ne peut tout simplement pas accueillir toute la misère du monde dans son cœur tout le temps (mais il faut en prendre sa juste part. La nôtre est copieuse et plus on laisse faire, plus elle s'agrandie).
Elles ne sont pas contre la guerre ou la violence. Elles en soutiennent à condition qu'elles les trouvent légitimes, utiles, morale ou rentables.
Elles ne sont pas pour LA JUSTICE. Mais pour un ordre qui correspond à leurs critères, bien synchronisés à leurs intérêts.
Nous avons des biais. On ne les contrôle pas. Ce n'est pas une raison pour être malhonnête.

La vie des enfants est évidemment sacrée car l'innocence est évidente.
Pourtant, seule la vie des enfants qui leurs ressemblent provoque leur empathie et leur indignation.

3000 enfants tués par l'armée israélienne n'a pas provoqué 75 fois plus d'indignation et de condamnation forcenée, dont ont bénéficié les 40 enfants assassinés par les combattants du Hamas, au contraire.
C'est très bien de déplorer les victimes israéliennes. Je dis qu'il faut traiter de la même façon les victimes palestiniennes. Ça éviterait beaucoup de problèmes.
BHL, Barbier, Enthoven, Braun-Pivet et Fourest (entre autres) après nous avoir expliqué que rien ne peut excuser de tuer des enfants, lorsqu'il s'agissait de victimes israéliennes, deviennent soudain moins catégoriques quand ce sont des enfants palestiniens. Selon eux, ça dépend de qui vise.
Donc d'après tous ces grands intellectuels, si vous voulez tuer des enfants, rejoignez plutôt l'armée et préférez les armes modernes, moins salissantes pour ceux qui en font usage.

L'hypothèse que je retiens, c'est qu'il y a un logiciel raciste et colonial profond, qui remonte à loin, qui est à l'œuvre en tâche de fond et qui nous fait tourner en bourrique. J'y reviens plus loin. (C'est un truc qui me préoccupe depuis longtemps et sur lequel je travail).

Citoyen ÉclairÉ plutôt que pantin dsciplinÉ

Il y a de nombreuses questions qui se posent.
Pourquoi réagissons-nous de la sorte?
Pourquoi la France est si touchée par ce conflit?
Comment en est-on arrivé là?
L'antisionisme est-il automatiquement de l'antisémitisme?
Faut-il condamner moralement et absolument toute forme de Terrorisme?
Y'a-t-il importation du conflit Israélo-palestinien en France ou importation des névroses Françaises dans le conflit Israélo-palestinien?
Est-il possible de résoudre ce conflit et si oui, comment?
Des questions dont on ne sait pas dans quel ordre les poser ni comment y répondre brièvement.

Je n'aurais ni l'indécence ni la bêtise d'arbitrer les drames individuels.
Je ne peut que commenter une situation collective et politique.

Difficile de ruer et de condamner aussi indiscutablement cette violence des opprimés, aussi ignoble soit-elle, car on ne peut pas oublier qu'elle est le produit d'une situation historique loin d'être aussi simplifiable selon un schéma manichéen (raciste) : méchants palestiniens (sous entendus arabes)/gentils israéliens (sous entendu juifs).
Celleux qui prétendent qu'expliquer c'est justifier sont des raclures qui plantent les germes de la tyrannie.

L'antisionisme est-il antisÉmite par nature?

C'est bien plus complexe que ça.

Le sionisme n'étant pas une chose homogène, ses opposants ne peuvent pas l'être non plus.
Le sionisme originel est la volonté de créer un état pour protéger les juifs des persécutions. Ceux qui s'opposent à ça sont probablement antisémites. Car pour quelle autre raison leur refuserait-on cette aspiration légitime?

Lorsque le sionisme des pionniers décide de s'implanter sur une terre déjà peuplée, ça devient compliqué (il ya des propositions respectueuses et humanistes qui sont proposées, telles que celles défendues par Hannah Arendt par exemple).
Lorsqu'il décide de se faire envers et contre la population autochtone, ce projet devient colonial. Les opposant à ce projet violent peuvent être sincèrement soucieux des droits des Palestiniens à ne pas être spoliés et maltraités.
Ce n'est pas antisémite, c'est anticolonial.
Mais si c'est l'installation de juif spécifiquement qui pose problème, l'antisémitisme s'invite avec l'anticolonialisme et on est dans un mélange infecte.
Pourquoi les Européens n'ont-ils pas créé cet état sur leur propre sol (en Allemagne par exemple, en guise de réparation) alors qu'ils étaient responsables de la Shoah? Difficile à imaginer n'est-ce pas? Mais par contre on demande aux arabes de s'y faire. On leur en a beaucoup demandé depuis plus d'un siècle.

Cette première définition du sionisme est démodée.
Depuis 1967, après la conquête complète de Jérusalem qui provoqua une vague messianique au sein d'un peuple juif israélien (traumatisé et toujours menacé d'extermination), le sionisme religieux prend de l'importance.
Le sionisme religieux et révisionniste prétend vouloir s'approprier la totalité de la Palestine de droit divin quitte à en expulser par la force les palestiniens.

Il coexiste donc deux formes de sionisme.

Celui des pionniers, à tendance socialiste, qui considère que la mission est accomplie et veut laïciser l'état d'Israël : le Post-sionisme.
Puis celui ultranationaliste, colonial, religieux, raciste et violent : le Néo-sionisme.

C'est ce dernier dont l'extrême droite Israélienne, qui participe au gouvernement (et compose la majeur partie de l'armée) depuis une quinzaine d'année, se revendique.
De nombreuses personnes qui se déclarent antisionistes le fond par rapport à ce mouvement et ne sont pas antisémites mais anticolonialistes et/ou antifascistes.
Cependant, la confusion persiste. En grande partie à cause, d'une part, des faussaires tels que Dieudonné et Soral ouvertement antisémites, d'autre part certains défenseurs d'Israël qui veulent systématiquement faire passer la critique de la politique Israélienne pour antisémite afin de la discréditer par l'anathème.

Et n'oublions pas les sionistes antisémites (l'antisémitosionisme dans les mouvements d'extrême-droite et les mouvements cathos intégristes) qui soutiennent Israël parce qu'ils veulent que les juifs se barrent du pays où ils habitent.
C'est le chacun chez soi des "etnho-différencialistes" (l'un des euphémisme quand on n'assume pas d'être raciste).

Ce qui motive l'antisionisme de celles et ceux qui s'opposent sincèrement au néo-sionisme c'est le colonialisme et l'idéologie fascisante des agents de ce projet.
Alors autant se définir anticolonialisteS c'est plus clair.
En particulier pour des français dont le combat anticolonial concerne une partie plus large de notre histoire que la question Israélo-palestinienne.

TERRORISME OU RÉSISTANCE?

Les deux mon cher.

On dit que le terrorisme devrait être condamné sans réfléchir, comme un réflexe stupide. C'est un raccourci inconsistant nourrit parfois par l'ignorance mais surtout par mauvaise foi.
Ceux qui nous somment de bondir sur ordre font mine d'ignorer deux choses.

- La première, c'est que le terrorisme peut définir une variété de pratiques que je ne condamne pas automatiquement.
La propagande par le fait peut se contenter de viser des édifices politiques et des cibles matérielles symbolique sans pour autant chercher à faire des blessés.
La résistance française commettait des assassinats, des attentats contre des personnes, des lynchages... Les allemands et leurs complices la qualifiait de terroriste. Pourtant, elle n'est pas condamnée pour cela (je ne crois pas qu'elle ai commis des massacres aveugles). Sa cause l'excuse et je suis d'accord. Ils combattaient un occupant, en l'occurrence les nazis et leurs complices.
Le Viet Minh et le FLN ont usé de moyens terroristes. Ils étaient eux aussi à inclure dans une logique de guerre de libération (décoloniale)par nature asymétrique. Ils ont remporté la victoire, ce qui les légitime finalement aux yeux de l'histoire et de la mémoire.
Le FLN répondait, quand on leur reprochait d'égorger des français, qu'ils étaient d'accord pour échanger leur couteaux avec des canons pour pouvoir combattre de façon civilisée comme les français. (On peut se rappeler des massacres de Sétif en 1945, avec lesquels les évènements actuels résonnent tristement).
Les crimes de guerre commis des deux côtés ont été couverts par l'amnistie (je suis mitigé à ce sujet).
La distinction (sauvage/civilisé) que nous continuons cependant de faire entre l'activisme armé des résistants français et celui des résistants vietnamiens et algériens (entre autre) révèle sans doute une vision ethnocentriste coutumière de l'occident.

En Europe, durant les années de plomb, le terrorisme d'extrême gauche visait des cibles politiques identifiées, tandis que celui de l'extrême droite et des djihadistes est aveugle.
Quant aux projets politiques qu'ils défendent, ils ne sont pas équivalents et c'est une dimension à prendre en compte pour juger les actes, auxquels on ne trouvera pas de circonstances atténuantes, mais bien des circonstances aggravantes (en l'occurrence pour l'extrême droite et le djihadisme, motivés par la haine).
Les guerres asymétriques, de résistance, de libération, donnent toujours lieu à des actes qualifiables de terroristes (même en Inde mes p'tits cocos).
C'est à déplorer mais ilfaudrait condamner plus encore les conditions qui causent son apparition (à savoir la guerre, la domination, les persécutions etc...).

Est-il vraiment nécessaire de rappeler qu'on n'en vient pas à commettre des attentats sur un coup de tête en se levant le matin. On ne nait pas terroriste.
Posez vous la question pour vous. Quelle quantité d'injustice, de blessure et de désespoir vous faudrait-il pour en arriver là?
Pour les palestiniens, on parle d'une violence quotidienne pendant que les israéliens peuvent monter des festivals de musique sous leur nez (scène du show des playmates dans Apocalypse Now).
Pourtant, même la très écrasante majorité des palestiniens n'en viennent pas là.
L'assaut du Hamas était clairement un acte suicidaire dont le fanatisme religieux n'est pas la cause mais l'élément transcendant (kamikazes).

Aujourd'hui, des sabotages qui ne font aucune victime (mouvements écolos) sont qualifiés de terrorisme.
D'abjectes personnages parlent même de terrorisme "d'ambiance" ou "d'atmosphère".
On voit bien que ce terme est trop flou pour représenter quoi que ce soit d'homogène qui mériterait une condamnation aussi unanime.
À moins d'être sincèrement pacifiste, ce qui n'est pas le cas des gesticulateurs publics qui s'égosillent sans vergogne.
Leur appétit pour la violence ne fait aucun doute, surtout si les exécutants sont à leurs ordres, habillés en bleu et manient la matraque ou le LBD.

- La deuxième, c'est que le terrorisme est un acte violent qui a pour objectif d'obtenir un gain politique dans un conflit grâce à la terreur qu'il produit sur son destinataire.
Comme son étymologie l'indique, c'est la terreur recherchée qui détermine la validité de son emploi sémantique, pas l'auteur.

Il faudrait alors combattre la violence de nos propres gouvernements oppressifs, y compris celui d'Israël, avec la même ferveur avec laquelle on condamne la violence des opprimés.
Les répressions d'état violentes cherchent à terroriser la population et dissuader, voir punir une contestation (par la force, par la loi, par l'injure publique...).
La violence massive déployée par les autorités israéliennes est un châtiment collectif qui a pour but de terroriser les palestiniens et, soit de les garder sous leur joug soit de les pousser à l'exile. En tout cas de les punir d'être palestiniens.

Mais on constate bien qu'il y a deux poids deux mesures (double standard).
Le terrorisme est un terme ambiguë utilisé par la classe politique pour légitimer la violence des états et disqualifier celle des opprimés. Il perd tout son sens lorsqu'il est utilisé à tord et à travers pour dénigrer sans distinction l'activité des oppositions.

Il a aussi un sous texte raciste dont les amalgame souvent pratiqués sont la preuve.
Terrorisme = musulmans = arabes
Si on rajoute le mot Palestine, on comprend pourquoi le sinistre de l'intérieur veut interdire les manifestations pro-palestiniennes.

En France, le terrorisme d'extrême droite est une menace réelle.
Des groupes se forment, s'arment idéologiquement et physiquement.
Les réactions que ce fait devrait susciter se font encore attendre.
Le sinistre de l'intérieur en question, Darmanin, a fait ses classes politiques à l'extrême droite, du coup, ça le dérange moins que les arabes et les gôchistes (dont il est tellement désireux de découvrir les projets terroriste qu'il les invente).

CONCOURS DE TERREUR POUR HALLOWEEN

Le problème, c'est la brutalité et l'injustice des crimes de guerres et des massacres.
Telle que cette attaque enragée du Hamas.
Telle que la réponse vengeresse d'Israël.
Toutes deux meurtrières et aveugles.

On peut remarquer tout de même que l'autorité israéliennes a d'avantage les moyens d'éviter de se vautrer dans l'inhumanité, de part le fait d'avoir un état doté de la puissance moderne, et pourtant elle se l'autorise et assassine vingt fois plus (elle en a les moyens).

Objectivement, le Hamas est une organisation politique (qui a un programme, des élus et qui administre) palestinienne, religieuse, réactionnaire, tyrannique et antisémite, principalement motivée par l'anticolonialisme (c'est l'objet de son existence), dotée d'une branche armée qui inclut dans ses pratiques le terrorisme, souvent envers des populations civiles, donc coupable de crimes de guerre.
C'est bien un mouvement de résistance, quoi qu'on pense de ses méthodes, différente de Daesh et Al Qaeda (et même du Hezbollah).

Il est incontestable que leur vision du monde et leurs méthodes politiques ne correspondent pas du tout à mes idéaux, bien au contraire.
JE SUIS ANARCHISTE,
ALORS LES D
ÉLIRES AUTORITAIRES, RASCISTES ET RELIGIEUX, ON NE PEUT PAS ME SOUPÇONNER DE LES CAUTIONNER ET ENCORE MOINS D'EN FAIRE L'APOLOGIE.

Israël est dirigé par un gouvernement ultranationaliste, colonialiste, militariste, raciste et fascisant qui a pour objectif de s'approprier toute la Palestine, de gré ou de force, au mépris des population arabes, dont la vie ne vaut pas grand chose à leurs yeux.

Ce gouvernement et son armée commettent pour ce faire des massacres de civils, des persécutions, des expulsions massives de population (nettoyage ethnique) et un apartheid qui, le tout mit ensemble (car le fruit d'une politique systématique et organisée consciemment depuis des décennies), constitue probablement un crime contre l'humanité, d'autant plus inadmissibles qu'Israël se prétend une démocratie, un état organisé, et possède de très loin l'initiative dans la région par sa puissance incontestable.

Allez, je lance une question à laquelle les hypocrites ne peuvent pas répondre, à moins d'être totalement dénué d'empathie.
Qui est le plus terroriste des deux?
Celui qui peut traverser la frontière pour venir t'égorger toi et tes proches dans un acte suicidaire? Ou celui qui peut raser ton immeuble et tout ses occupants d'un claquement de doigt, à tout moment, grâce aux drones qui te survolent en permanence?
Allez, je vous aide :
Les deux mon cher.
Car dans la colonisation, le colon comme le colonisé sont poussés à perdre leur humanité.
(je crois que c'est Fanon qui disait ça)

QUI IMPORTE SA MERDE CHEZ QUI?

On entend beaucoup les mêmes donneurs de leçon nous défendre d'importer le conflit en France.
Mais ne serait-ce pas la société Française (et l'occident plus généralement) qui importe ses névrose dans le conflit Israélo-palestinien?
En effet, nos réaction prouvent que nous lisons ce conflits et les évènement qu'il produit régulièrement selon nos propres préoccupations.
Les politiciens cherchent à créer des liens pour en faire usage (récupération) et en tant qu'individus, nous pouvons nous identifier aux protagonistes selon nos récits personnels.

Nous sommes une société coloniale non exorcisée dont les fantômes qui nous possèdent sont réactivés régulièrement.
Puisqu'il est si difficile de parler de notre propre passé colonial, peut-être que débattre sur une situation qui rappelle nos traumatismes peut permettre de lutter sur ce sujet par interposition. Autrement dit, les impérialistes d'ici défendent leur colonialisme sur le dos des palestiniens et les anticoloniaux se servent des colons israéliens pour viser les héritiers de nos colons nationaux. La solidarité pro-palestinienne est aussi vieille que la guerre d'Algérie et le racisme (l'islamophobie en particulier) encore plus ancien. Les solidarités respectives épousent le camp moral auquel on s'identifie.

C'est bien de nous que nous parlons.

Je crois que ces réactions viscérales (chez les personnes réellement choquées par ce massacre) sont le symptôme d'une mauvaise conscience.
Celle du colonialisme de notre nation qui continue à scinder notre société à cause du déni et de l'inertie des schéma racistes et militaristes qui le rendait possible.

Mais aussi celle de la Shoah. Il faut montrer à quel point on défend la communauté juive (philosémitisme) pour faire oublier notre collaboration zélée et le fait que l'antisémitisme, qui n'a pas disparus chez nous, continue de tuer (affaires Ilan Halimi et Mohammed Merah par exemple).

Nous n'assumons pas notre propre passé colonial et le traitement honteux que nous continuons de réserver aux populations issues de nos anciennes colonies (usage de la police dans les quartiers, discriminations en tous genres, accueille indigne des réfugiés...) comme aux pays encore sous l'empreinte pesante du néo-colonialisme (cinq de nos anciennes colonies en Afrique de l'ouest ont connus des coups d'états ces dernières années, s'accompagnant d'un rejet massif des français. Ce n'est pas un hasard que ce soit une particularité Française).

Et enfin, toujours au sujet de l'importation, voilà un autre aspect bien souvent mit de côté :
LE CAPITALISME.

Oui, le colonialisme est une appropriation des terres.
On aurait bien tord de réduire ce conflit à une guerre religieuse.
La religion est toujours un prétexte. Un récit mobilisant, car les objectifs concrets sont moins séduisants qu'une bonne histoire d'Heroic fantasy.
La colonisation est une conquête avant tout.
Netanyahou, le mafieux empêtré dans la corruption jusqu'au cou, en est le représentant iconique.

L'état Israélien s'est approprié des terres. Y a soutenu le développement de communautés qui alimentent son économie. Et le capitalisme ne cherche qu'à croitre, à s'étendre, tout comme la colonisation.
Beaucoup de colon vont s'installer dans les territoires occupés car les loyers y sont moins cher. Le "pouvoir d'achat" prime sur tout le reste.
Bien sûr, c'est aussi dans ce domaine que nous pouvons comprendre l'indifférence de nos propres pays. Nous faisons des affaires (USA en tête). Les "dégâts collatéraux" produit par notre appétit consumériste ne nous a jamais posé de cas de conscience (ça commence à changer avec l'écologie qui questionne les "externalités").

Une guerre éternelle, c'est le jackpot pour l'armement, le bâtiment, les fournitures...
Les ONG achètent beaucoup (et il y a des salaires à verser). Gaza ne peut rien produire, il faut tout importer. Et comme tout est détruit régulièrement, il faut renouveler, reconstruire.
Même l'Arabie Saoudite, théoriquement solidaire du monde arabe, était sur le point de conclure des accords avec Israël. Ce qui est l'une des cause de l'assaut du Hamas.
Sans notre complicité, Israël ne pourrait pas mettre en œuvre sa politique coloniale.
Sans le poison et l'aide des colons (Anglais en tête) et des capitalistes occidentaux, Israël n'aurait même pas pu voir le jour.
Alors qui importe sa merde chez qui?

Pour conclure

Mon être humaniste et antifasciste convoque plus volontiers ma solidarité avec les peuples opprimés.Ici les Palestiniens.
Pourtant, les membres de la société israélienne me sont plus semblables, par mes connaissances personnelles, leur occidentalisation culturelle, leur modernisme et les aspirations progressistes d'une partie de sa jeunesse.
Mais les progressistes sont en minorité (là bas aussi) et ne parviennent pas à contrer les hordes d'extrême droite qui sont au gouvernement, dans l'armée, dans les rues et qui produisent cette situation inextricable (c'est ce que le fascisme fait) qui livre sa propre population (associée abusivement à leurs crimes) à la détestation par ses voisins et vice versa.

L'attaque du Hamas à provoqué le pire massacre de juifs depuis l'holocaust.
En réponse, le gouvernement d'Israël va causer la pire crise humaniatire et le pire massacre de palestinien de toute l'histoire.

Pourquoi les civils sont les premières victimes?
Nous sommes tous et toutes d'accord sur le fait que tuer des enfants est injustifiable.
Pour le reste, le conflit en question mobilise l'ensemble de la population adulte.
Les populations civiles sont considérées comme parties prenantes. C'est typique des guerre coloniales.
Les colons soutiennent un gouvernement (élu à la majorité) qui applique la politique coloniale. Les colons s'approprient des terres et vampirisent la Cisjordanie (jusqu'à l'assassinat impuni avec la complicité de l'armée). Il y a le service militaire mixte en Israël. Donc les adultes ont participé activement à l'occupation militaire et restent des soldats de réserve.

Pour les palestiniens, l'absence d'état leur empêche de former une armée conventionnelle et ne leur laisse que la guérilla et le terrorisme comme mode d'action. Ils n'ont pas d'autre choix que de se fondre dans la population "comme un poisson dans l'eau". De la même manière que tous les autres mouvements de résistance, quoi qu'on en pense.
Quant au vote, le choix n'est pas vraiment possible. En plus de la persécution politique (assassinats ciblés des membres de l'OLP ou emprisonnement des militants par exemple), le Hamas a été favorisé par le gouvernement Netanyahou pour bloquer toute solution politique aux palestiniens. (ça rappelle beaucoups de précédents tels que les talibans pour les USA).

Il est probable que l'association du peuple juif aux crimes du gouvernement d'Israël (amalgame pratiqué par ce même gouvernement) est l'une des causes de l'antisémitisme.
Il faut donc arrêter ça.

Les juifs du monde entier qui ont gardé l'esprit humaniste (l'UJFP par exemple) doivent souffrir profondément de ce que l'on fait en leur nom.
Je pense à Hannah Arendt, Paria consciente dont on ne peut pas démentir l'antitotalitarisme, ni la judéité. Sioniste antinationaliste fervente (elle défendait une fédération judéo-arabe) et opposante à l'état chauviniste d'Israël préoccupé par sa seule défense, jusqu'à son décès en 1975.

Les juifs ne sont pas responsables de la politique Israélienne tout comme les arabes et les musulmans ne sont pas responsables des actes du Hamas et des mouvements terroristes.

Il n'y a que les esprits étriqués (et racistes) qui peuvent binariser aussi catégoriquement les populations impliquées.

Je suis désolé pour les victimes des massacres aveugles, qu'ils soient tué à la machette par des combattants terroristes de la branche armée du Hamas ou à coups de bombes lourdes et sophistiquées par un opérateur ultranationaliste de l'armée coloniale Israélienne.

Je ne me rendrais complice ni du Hamas ni du gouvernement Israélien.
Je ne me laisserais pas dicter mes émotions par des imposteurs et des simulateurs ni manipuler par des hypocrites et des cyniques.

Je garde en mémoire l'histoire de ce conflit comme de notre propre histoire.
Je n'oublie pas que nos propres gouvernements sont des pourris et des charognards mouillés dans ce carnages.
Je n'oublie pas que le cœur de ce conflit est colonial et que la fin de l'occupation, la création d'un état palestinien (ou d'un état binational) libre et indépendant, la démilitarisation et la reconnaissance mutuelle sont les pré-requis incontournables pour rendre la paix possible, si c'est encore possible.

Je prend en considération que l'état d'Israël est l'état qui a le pouvoir de faire la paix mais qu'il a choisi ses intérêts coloniaux. Il est donc le premier responsable de la situation.

Quelle tragédie qu'une fraction du peuple juif israélien refuse à son voisin ce qu'elle revendique si impérieusement pour elle-même.
J'ai du mal à le comprendre.
(La psychologie nous dit qu'une victime non guérie de son trauma est susceptible d'infliger à autrui ce qu'elle a vécue, mais ça ne me suffit pas).

Je suis antifasciste, anticolonialiste, anticapitaliste et anti militariste.
Je suis pour que les peuples se libèrent de leurs oppresseurs, par tous les moyens nécessaires (c'est à dire : pas tout et n'importe quoi), comme revendiqué dans la déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1793.
Et je ne change pas d'avis quand ça m'arrange.

N'inversons pas les causes et les effets. S'ils n'y avait pas de colonisation, il n'y aurait pas de résistance armée.

Si on veut la paix, il faut s'opposer à la guerre (OMG! Prix Nobel en vue).
Il n'y a pas de mouvement pacifiste en France. C'est un problème majeur.
L'extrême-droite est contre les mouvements anticoloniaux, contre les mouvements antiautoritaires, contre les mouvements antiracistes... contre tout type de progrès social et humaniste (ce qu'ils appellent le wokisme). C'est ça les réactionnaires (le macro-lepenisme).
Ils seraient donc contre les mouvements pacifistes s'il y en avait.
N'oublions pas que la france est un des trois plus gros marchand d'arme au monde et qu'on régale parmis les pires dictatures possibles.
On sait bien mettre notre déclaration des droits de l'homme et du citoyen de côté pour vendre quelques avions et quelques missiles.
(Le mouvement BDS a des choses à dire à ce sujet)

C'est bien connu, le fascisme c'est la guerre.
L'extrême-droite et ses délires progressent et les aspects progressistes de notre société sont démantelés les uns après les autres. Ce qui accentuera les tensions et les conflits.
On sait quoi faire contre le fascisme, forme radicalisée du capitalisme dont la guerre et le colonialisme sont des avatars.
Il faut de la justice, de la liberté, de l'égalité et de la fraternité.
(voir les recommandation du Conseil National de la Résistance)
On ne peut pas nier que les Palestiniens n'ont rien de tout ça et les mêmes causes continueront de produire les mêmes effets.

Soutenez la violence, vous recevrez de la violence. Ici comme ailleurs. Semez du vent, vous récolterez des tempêtes. Semer des oragans en réponse, vous récolterez des super-cyclones. Jusqu'à l'apocalypse?

Les Israéliens, les palestiniens et nous-mêmes, nous méritons mieux que ça.

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Rencontres du Fanzinat et de la Presse Alternative

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Salut à Toustes. Notre prochain évènement se déroulera à Rennes le 26 février 2022, au Jardin Moderne (11 rue du manoir de servigné). Les Rencontres du Fanzinat et de la Presse Alternative. évènement organisé par Mass Prod et le Jardin Moderne. Prix Libre....

Prochaine Date et fin d'année

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Par : Mikeulponk
Bonjour à toustes, Je serais présent avec le collectif des Indés-sociables au Zine fest à Vannes, au Bar à Mine (74 rue St Helier) le 20 novembre de 14h à 18h. Ce sera l'occasion de découvrir nos livres, de se les procurer et d'obtenir de belles dédicaces...

Reprise des festivals

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Par : Mikeulponk
Salut à tout le monde. Je serais présents avec les Indés-Sociables prochainement aux festivals de Tours (18-19 septembre) et de Bédée (26 septembre). Les festivals de BD (entre autres) peinent à se maintenir. Pour soutenir les équipes qui en ont bien...
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